Les Chroniques d’une mère indigne – Caroline Allard
Présentation de l’éditeur
Changer des couches quinze fois par jour encouragerait les pensées impures ? On pourrait le croire en lisant les aventures et les réflexions d’une mère de famille qui, après sept mois de congé de maternité, s’est soudainement révélée à elle-même et à la communauté virtuelle comme étant irréversiblement une mère indigne.
Depuis mars 2006, elle entretient les lecteurs de son blogue de tous les aspects cachés, et parfois tabous, de la maternité : des pièges que recèle la préparation des fêtes d’anniversaire pour plusieurs enfants au cauchemar d’endormir un bébé qui a la volonté plus arrêtée qu’un dictateur, en passant par les dessous nauséabonds de l’accouchement, rien ne leur est épargné.
Les Chroniques d’une mère indigne souhaitent démontrer aux parents qu’il est parfois bon de rire de la vie familiale et même de leurs enfants. Loin d’être répréhensible, l’indignité est une question de survie !
Les Chroniques d’une mère indigne est un des livres pour lesquels j’ai craqué au salon du livre. Cela faisait plusieurs mois que j’avais envie de l’avoir dans ma bibliothèque et j’ai profité de l’occasion pour me faire ce plaisir. Je suivais déjà assidument le blog de Mère Indigne. Caroline Allard me fait vraiment mourir de rire avec sa manière de raconter ses aventures de mère indigne. J’adore vraiment, c’est ma petite dose d’humour dans la journée et je ne rate pas un seul billet de son nouveau site (l’ancien, celui qui a donné naissance à ce recueil, est maintenant fermé, mais les archives sont toujours en ligne).
Ce livre est en fait une compilation de certains des billets que Caroline Allard avait postés sur son blog. Regroupés par thèmes, les billets (accompagnés de certains commentaires) balaient différents aspects de la vie de maman. Et c’est raconté d’une telle manière qu’on en pleure de rire, à chaque fois.
J’avais prévu au départ de ne le lire que par petites doses, parce que 10 fous rires par jour en l’espace de 10 minutes juste avant de se coucher me semblait un dosage suffisant pour enrayer toute mauvaise humeur persistante. Mais voyez-vous, l’autre soir, alors que je m’étais installée confortablement dans mon canapé, ma moitié à mes côtés, sans rien voir, je suis arrivée à la dernière page. Mais que s’est-il passé ? Un esprit avait-il pris possession de mon corps ? Je ne vois que cela car je ne me souviens pas d’avoir tourné tant de pages. Je me souviens uniquement de cette sensation de bien être qui m'a envahie et du rire incontrôlable et incontrôlé qui s’était emparé de moi. Je me souviens aussi du regard étonné et un peu inquiet de ma moité qui s’est demandé bien quelle mouche avait bien pu me piquer…
Mais comme je suis persuadée que rien de ce que je pourrais dire ne sera aussi percutant qu’un extrait, j’ai décidé de laisser la parole à l’auteure. Ce billet-là, ça fait 10 fois que je le lis et il me fait mourir de rire à chaque fois… Euh, il faut que je précise quand même qu’il y a parfois quelques termes québécois (bah oui, elle est québécoise, Caroline Allard !!!) mais n’ayez crainte, le tout reste très très compréhensible et très très hilarant !
Combien de fois faut tourner la langue, déjà?
Bon, bon, bon.
Aujourd’hui, je vais être obligée d’être un peu vulgaire, là, vers la fin.
C’est bien pour dire: pendant quinze ans, on fréquente Aristote, Descartes, Hobbes, Kant, Rousseau et Heidegger et une fois, juste une fois, on se laisse aller à lire un roman de Xaviera Hollander, et devinez ce qui colle?
Soupir.
Mais ce n’est pas complètement ma faute. C’est un peu celle des enfants. Car, sachez-le, l’innocence n’est pas l’antithèse de la vulgarité. Sans le faire exprès, elle peut même la provoquer. J’en veux pour preuve ces quelques anecdotes, dont le but est de vous rappeler qu’avant de se commettre en répondant à une question, il vaut toujours mieux examiner ses dessous (les dessous de la question, il va sans dire. Mais vous faites ce que vous voulez tant que ça reste dans votre intimité, hein).
Je ne me souviens plus de l’origine exacte de l’histoire, mais me semble que ça vient de la famille proche (étonnant, non?). Elle met en scène un fiston de quatre ans et son papa.
– Papa, qu’est-ce que c’est, un condom?
– Heu, un condom?
– Oui.
– C’est, heu, quand un papa et une maman ne veulent pas faire un autre petit bébé, heu…
– Mais c’est quoi?
– … Ben, c’est une sorte d’enveloppe pour ne pas que le bébé se fasse dans la maman. Et il faut la mettre sur, heu…
– C’est une enveloppe?
– Oui. Une sorte de plastique.
– C’est ça, un condom?
– Oui.
– C’est ça que tantine s’est achetée à St-Sauveur?
Ben oui, salsifi de Macaroni tout garni. Le p’tit bout parlait d’un condo.
J’ai l’habitude des questions sexuelles de Fille Aînée, alors je ne tombe pas facilement dans le piège. Mais hier, elle a failli m’avoir.
– Maman, qu’est-ce que ça veut dire, “rester vierge”?
– Pouf, pouf. Rester vierge. (Argh.) Ça veut dire… que… tu… (Alerte rouge! Back up! Ne te fais pas pogner à expliquer ce qui ne dois pas l’être!) Hum, tu parles de “rester vierge” comme dans quelle phrase?
– “Ce terrain doit rester vierge.”
– Ah! (Ah, ah!) Ça veut dire qu’on ne peut rien bâtir dessus. (We are the champions, my friiieeends…)
Le plus pervers là-dedans, c’est que parfois, c’est l’inverse qui se produit. On croit que la question est anodine, et puis…
Fille Aînée — Maman, qu’est-ce que ça veut dire, “reculer”?
Moi — Reculer? Ben, voyons, tu le sais! Reculer, c’est marcher par en arrière.
Fille Aînée — Tsk. Non, pas ça. “Reculer”, mais pas marcher par en arrière…
Moi — Comme dans quoi?
Et c’est là que… Vous connaissez la chanson “Le ciel est bleu, la mer est calme”? C’est là que Fille Aînée m’a interprété, sur l’air de cette chansonnette, la version qui suit:
“Tu pues du bec, tu sens des pieds
Va te faire reculer!”
Ah, oui. Se faire reculer.
Dorénavant, dans ces situations, je passe le micro à Père indigne. Quant à moi, vous m’excuserez, mais je ne répondrai plus à ce genre de questions qu’en présence de mon avocat.
Vous pouvez retrouver les aventures de Mère Indigne sur Internet ici et là.
Les Chroniques d’une mère indigne, Caroline Allard
Hamac-Carnets, 245 pages (même les remerciements sont humoristiques...)
L'avis de Caro[line], qui m'avait donné envie de lire le livre...