Fried green tomatoes at the Whistle Stop Cafe (Beignets de tomates vertes)– Fannie Flagg
Il s’agit dans ce roman de l’histoire de deux femmes dans les années 1980 : Mrs Threadgoode, qui raconte sa vie à Evelyn, qui vit actuellement une crise de la cinquantaine particulièrement difficile. L’histoire qu’elle raconte parle également de deux femmes : Idgie et Ruth qui, dans les années 30, tenaient un café à Whistle Stop, en Alabama, un café qui propose des grillades, un excellent café mais aussi de l’amour et des rires, de toutes sortes… et même un petit meurtre, à l’occasion !
(traduction libre de la présentation de l'éditeur)
Ce roman, chers lecteurs, je l’ai adoré (encore un, oui, je sais, ça devient répétitif, mais que voulez-vous, quand on aime, on ne compte pas – et cette fois-ci, une traduction existe ! Voyez un peu quelle chance vous avez !). Pourtant, je dois bien l’avouer, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire au début. En effet, la narration fait beaucoup de va-et-vient (en fait, elle ne fait que ça) entre le passé et le présent. Le passé, c’est dans les années 1930-1940, dans un petit village de l’Alabama, Whistle Stop. Le présent, c’est une maison de retraite. Le présent, c’est Mrs Threadgoode et Evelyn Couch. Le passé, c’est Idgie et Ruth, notamment, mais aussi les habitants du village de Whistle Stop, qu’ils soient blancs ou noirs, jeunes ou moins jeunes.
Evelyn Couch et son mari, Ed, viennent tous les dimanches rendre visite à la mère de ce dernier à la maison de retraite de Rose Terrace. Là, Evelyn fait la connaissance de Ninny Threadgoode, une vieille dame de 86 ans pétillante et pleine de vie. Rapidement, Ninny commence à lui raconter sa vie quelques 40 ans auparavant dans le petit village de Whistle Stop. Petit à petit, Evelyn se prend d’affection pour Ninny et attend ces rencontres avec impatience, avide, à l’image du lecteur, d’en savoir un peu plus sur les habitants de ce petit village. Elle qui se déteste, elle va apprendre au contact de Ninny à s’aimer. Pour elle, comme pour le lecteur, la vie ne sera plus jamais la même.
Ce roman est construit sur un mode de narration multiple, chers lecteurs, ce qui peut être un peu perturbant au début (en tout cas, ce fut le cas pour moi), mais qui confère à la narration une richesse incroyable. En effet, on alterne entre les chapitres dans lesquels Ninny raconte sa vie à Evelyn, les chapitres en narration directe au temps du Whistle Stop Cafe, des coupures de presses de journaux locaux et la gazette du village, rédigée par Dot Weems (qui déborde d’humour, j’ai adoré ces passages-là).
Au début, donc, comme je le disais avant de me laisser emporter par ma plume, euh pardon, mon clavier, j’ai eu un peu de mal à prendre mes repères. Les protagonistes ne sont jamais présentés, ni les lieux, le lecteur découvre tout au fur et à mesure du récit. Mais une fois que j’avais bien en tête qui allait dans quelle partie du récit et que j’ai commencé à faire le lien entre les protagonistes et le lien entre le passé et le présent, j’ai commencé à adorer le roman. J’aurais voulu faire moi aussi partie de la petite communauté de Whistle Stop où tout le monde se connaît et se soutient.
Ce roman raconte la vie, dans sa simplicité et sa richesse, dans les joies et les malheurs qu’elle apporte, dans le quotidien à la fois angoissant et rassurant. C’est un roman qui parle d’amour et d’amitié, un roman qui raconte la vie entre les blancs et les noirs (dans les années 30, la ségrégation était encore très présente), entre les hommes et les femmes, entre les parents et les enfants… bref, la vie quoi, dans un petit village pauvre et perdu dans le sud des Etats-Unis. Dans ce roman, tout le monde se soutient, malgré les différences, et les gens ne se jugent pas. Dans ce roman, les gens apprennent à évoluer, à s’améliorer au contact des autres (la vie d’Evelyn ne sera plus jamais la même après sa rencontre avec la pétillante Ninny Threadgoode, et Idgie bénéficiera beaucoup des conseils d’une certaine Eva). Et malgré les difficultés financières (la crise de 29, la guerre, etc.), malgré les problèmes qu’ils rencontrent, les gens dans ce roman continuent de croire en la vie. Ils traversent les difficultés tous ensemble et ne se laissent pas tomber. Ils sont remplis d’amour et c’est absolument merveilleux.
Que dire du café et des beignets de tomates vertes qui donnent leur titre au roman ? Ils sont au centre de l’histoire (du moins, pour ce qui est du café). Ce café est le théâtre des aventures du village de Whistle Stop et, à ce titre, peut être considéré, comme l’a fait très justement remarquer Karine dans son billet, comme un personnage du roman à part entière. On a envie de s’y asseoir et simplement regarder la vie qui s’y passe, regarder les gens interagir, en grignotant quelques uns des spécialités de la maison.
Et la fin… je ne vous la raconterai pas (noooon, mais, y’a des limites quand même !), mais elle m’a arraché une larmounette… J’ai vraiment beaucoup aimé et je le recommande chaudement ! Lisez-le, chers lecteurs (pas d’excuse, il est disponible en français !!).
Une mention spéciale pour les recettes fournies à la toute fin du roman… je vais les recopier et en essayer, elles ont l’air bien tentantes !!
Le billet de Fashion, qui m’a donné envie de lire le livre et celui de Karine