La fiancée de Lammermoor – Walter Scott
A la fin du XVIIè siècle, alors que l’avenir de l’Ecosse, bientôt ralliée au royaume d’Angleterre, semble menacé, un autre drame se joue au cœur des Highlands.
Lorsqu’Edgar, le jeune maître de Ravenswood, sauve la vie de la douce et timide Lucy, il ignore qu’il vient de tomber sous le charme de la fille de son pire ennemi, Sir William Ashton. Soumis aux rivalités ancestrales de leurs familles, les amours d’Edgar et de Lucy ne cesseront d’être contrariées par les machiavéliques tentatives de Lady Ashton, la despotique et arrogante mère de la jeune fille.
Malédiction familiale, vengeance et accès de folie : Walter Scott signe ici son roman le plus sombre.
Sombre, ce roman l’est sans nul doute. Et c’était en partie ce qui m’intéressait, outre le fait qu’il était donné en référence dans Femmes et filles et que ça m’intéressait de savoir ce dont il retournait. Et à la base, ce roman avait vraiment tout ce qu’il fallait pour me plaire (je me suis d'ailleurs rendue compte en lisant la préface que c'était une sorte de Roméo et Juliette à l'écossaise, alors j'étais encore plus enthousiaste!!! - en plus, il semble que Walter Scott se soit beaucoup inspiré de Shakespeare pour ce roman... franchement, comment ne pas être emballée après ça ?) : une histoire d’amours contrariées par la famille de la jeune fille et par le destin, des ennemis jurés, un bel écossais fier et courageux, des paysages magnifiques, des légendes écossaises et des grands sentiments. Bref, tout cela était parfait pour moi. Mais cependant, cela n’a pas complètement fonctionné. Si j’ai aimé l’histoire, j’ai eu du mal avec le style empesé et un peu lourd de Walter Scott dans ce roman. L’histoire n’avance pas, il n’y a somme toute que peu de rebondissement et j’avoue que plusieurs fois, j’ai eu envie de sauter quelques paragraphes.
Pourtant, je n’ai pas détesté, non, loin de là. J’ai aimé les paysages qui y étaient décrits, j’ai aimé aussi le personnage de Caleb, le « premier » domestique du maître de Ravenswood, qui s’ingénie à trouver des mensonges plausibles pour expliquer au monde extérieur pourquoi les placards de la cuisine sont complètement vides (car il faut savoir que la famille, dont Edgar est le seul représentant vivant, est complètement fauchée et n’a plus le moindre sou, la moindre nourriture, la moindre goutte de bière). J’ai aimé le fond de l’histoire, cet amour condamné avant même qu’il ne commence, un jeune homme prêt à oublier les affronts du passé pour les beaux yeux de sa belle… sauf que la belle n’est pas forcément aussi prête à tout braver pour lui. Et puis, la belle, il faut reconnaître qu’elle manque sérieusement de personnalité. Edgar lui-même le reconnait dans le roman ! Elle le laisse mener par sa famille, comme toute jeune fille de l’époque se doit de le faire, elle s’évanouit comme toute jeune fille de l’époque se doit de le faire, elle joue les ignorantes et s’effraie d’un rien, comme toute jeune fille de l’époque se doit de le faire. Bref, elle est vraiment très fade et ce n’est que vers la fin qu’elle commence à devenir un peu intéressante. Mais cela dure si peu !
C’est dommage, je m’attendais à mieux. Je m’attendais à sentir mon cœur battre, à avoir envie de tourner les pages avec fébrilité, à attendre la fin avec angoisse. Mais non, rien de tout cela. Mon rythme cardiaque ne s’est même pas accéléré une seule fois (ou peut-être légèrement vers la fin), je tournais les pages à un rythme normal et je n’ai pas eu peur une seul minute de ce qui se profilait. Bref, une légère déception quand même… j’espère que d’autres que moi ont aimé ce roman !
Le titre original de ce roman est The Bride of Lammermoor, pour celles et ceux qui souhaitent le lire en anglais...
Et vous, chers lecteurs, avez-vous lu Walter Scott ? Les autres romans sont-il du même genre ??
J’ai lu ce livre dans le cadre de mon Challenge ABC Classique 2009 (et de deux !).