Un acte d’amour – James Meek

Publié le par Pimpi

1919. Sibérie. Le long de la voie du Transsibérien, Jazyk, occupée par une légion tchèque, attend l’offensive des rouges. La ville est dominée par une secte religieuse sous la conduite de Balashov. Arrive Samarin. Il sort de la forêt, et raconte s’être évadé d’un bagne et être poursuivi par un cannibale. Anna Petrovna, une jeune veuve, s’intéresse à ce nouveau venu. Un shaman de la région est assassiné et la peur et la folie s’installent sur la ville. Le pervers capitaine Matula rêve de fonder un royaume dans ce bout du monde glacé, nomme un tribunal pour juger Samarin et affronte Mutz, le lieutenant plein d’humanité. Dans une grange piaffe un étalon. Les rouges arrivent.

 

Suite à ma lecture de La Flèche Rouge, Pascale m'avait conseillé de lire ce roman. Un conseil, en général, c'est tout ce qu'il me faut pour lire un livre, alors je suis allée l'emprunter à la bibliothèque...

Le résumé de l’éditeur est bref, mais il suffit à présenter tous les protagonistes : Balashov, ancien militaire converti, maintenant castrat. Anna Petrovna, une jeune veuve un peu libertine et son fils adoré, Alyosha. Le lieutenant Mutz, qui aime Anna, sans que cela soit réciproque. Le capitaine Matula et sa mégalomanie. Et Samarin, bagnard en fuite au passé mystérieux.

 

Dans cet huis-clos glacé où les histoires de chacun se dévoilent petit à petit, on apprend la difficulté de vivre en Sibérie, à cette époque-là. La révolution russe est en cours, le tsar vient d’être assassiné, le pays est aux mains des communistes. Un grand bouleversement se prépare.

 

Le roman commence par présenter la vie de tous les protagonistes, à mesure qu’ils apparaissent dans l’histoire. Pour cette raison, le roman est un peu long à démarrer, mais en même temps, découvrir le passé de chacun est passionnant, leurs histoires sont intéressantes et les connaître est indispensable pour comprendre les événements présents.

Ce roman n’est pas une lecture facile, ni même plaisante. La réalité qui y est décrite est dure, sans pitié et elle laisse peu de place au bonheur et à la joie. Y avait-il de toute façon une joie de vivre, en cette période de troubles politiques, où le peuple souffrait de la pauvreté et du froid ? C’est une histoire où les blessures et les meurtrissures de la guerre côtoient les idéaux révolutionnaires et les actes terroristes. Une histoire troublante et dérangeante, par certains aspects.

 

Malgré la dureté de ce roman et malgré les aspects sombres de la nature humaine qu’il dévoile, j’ai aimé cette lecture. Ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais, mais j’ai apprécié ce livre. J’ai aimé et compris les personnages, leurs motivations, leurs envies. J’ai compris leurs sacrifices. C’est roman que l’on ne peut pas oublier facilement. Et ce roman, j’ai bien envie de vous le recommander quand même, chers lecteurs. Ce n’est pas un coup de cœur, ni un coup de poing, c’est un cliché de la réalité, une fenêtre qui s’ouvre sur la vie à cette époque. Un cliché qui se trouve être loin des idées romantiques que j’ai de la Russie et de la Sibérie. Loin de ce que je me représente quand je pense à ces pays qui exercent une telle fascination sur moi. Loin de ce que j’ai lu jusqu’à maintenant. Mais qu’il est important de garder en tête.

 

Le titre de ce roman en anglais est The People’s act of love, pour ceux qui souhaitent le lire en anglais…

Publié dans Autour de la Russie...

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