Val de Grâce – Colombe Schneck
Est-ce qu’on me pardonnera d’avoir été aimée à ce point ?
C’est en cette simple et unique phrase que consiste la présentation de l’éditeur. Et cette seule phrase résume à elle seule le roman. Car ce court roman, rédigé à la première personne, comme des mémoires, raconte la vie de Colombe, l’auteur, dans le Val de Grâce.
Val de Grâce, c’est ainsi que la famille Schneck avait surnommé l’appartement qu’elle occupait dans le quartier du même nom, en plein coeur de Paris. Un appartement cossu et riche, bien que la trame des rideaux soit usée jusqu’à la corde. Et c’est dans cet appartement que la petite Colombe a vécu les plus belles années de sa vie. Sans le savoir. L’ère du Val de Grâce a pris fin avec la maladie de sa mère. Une maladie incurable et fulgurante. Suite à cela, la famille a dû vendre les meubles et l’appartement. Ce fut l’occasion pour Colombe, alors 36 ans, de revenir sur sa vie. Sur le bonheur qu’elle y a connu. Réaliser à quel point elle avait été aimée par ses parents, combien elle avait eu de la chance. Tout le temps qu’a duré l’ère du Val de Grâce, elle n’a jamais appris ce que c’était que le sacrifice, la valeur de l’argent, elle n’a pas appris que dans la vie, on n’a pas toujours ce qu’on veut car elle, elle avait tout ce qu’elle voulait. Elle a dansé avec Fred Astaire et est allée visiter l’Écosse à la recherche du monstre du Loch Ness. Elle a vécu pendant des années dans l’insouciance de l’enfance, et cette insouciance s’est prolongée bien au-delà de l’âge normal. Et aujourd'hui, à l'heure de la douleur, pour pouvoir continuer à vivre, il faut dire au revoir à son passé.
Ce roman est en fait une suite de petits détails de la vie au Val de Grâce. Rien de larmoyant mais en même temps, le ton est emprunt de tristesse et de regrets, comme si l’auteur regrettait de ne pas avoir réalisé à l’époque la chance qu’elle avait. Qu’elle n’avait pas assez apprécié toutes ces choses qu’elles considéraient comme normales à cette époque-là. Et qu'aujourd'hui, il est trop tard.
Je dois avouer que j’ai bien aimé ce livre et les quelques heures de lectures que j’ai passées en compagnie de Colombe Schneck. Vous vous en serez sûrement rendus compte, chers lecteurs, mais ce n’est généralement pas le genre de roman vers lequel je tends naturellement. Je dois confesser que je suis très peu au courant de l’actualité littéraire en général, et de l’actualité littéraire francophone encore moins, seuls vos blogs me sortent de mon inculture. Donc, si Leiloona ne m’avait pas conseillé de le lire (merci Leiloona), je crois bien que je n’aurais tout simplement jamais lu ce livre ! Mais voilà, je l’ai lu et au final, j’ai bien aimé. On se laisse facilement emporter par le style de l’auteur et les pages défilent sans qu’on s’en rende compte. Pendant quelques 130 pages, on partage la vie de cette petite fille qui a quand même eu une enfance plutôt magique et on s’imagine à sa place.
Toutefois, je me retrouve là devant mon ordinateur, quelques jours après avoir lu ce livre, et rien d’autre ne me vient. Est-ce un signe que ce livre, malgré le plaisir que j’ai eu à le lire, ne restera pas longtemps dans ma tête ? Je pense que oui… Le livre est très bon, c’est incontestable, mais malgré tout, il ne m’a pas marquée outre mesure.
C’est donc sur cette fin un peu abrupte que je vais m’arrêter. Je crois d’ailleurs que je viens d’écrire le billet le plus court de l’histoire de mon blog, chers lecteurs ! Et puisque l’inspiration me manque, je m’en vais lire un peu !