Soutien-gorge rose et veston noir – Raphaëlle Germain
La première clause du manifeste du célibat était pourtant claire : « être et demeurer célibataire. » Voilà le but que s’étaient donné Chloé, Antoine et Juliette, trois amis qui ne croyaient pas en l’amour. Ils y seraient peut-être arrivés si Chloé n’avait pas décidé, un jour, de partir à la recherche du grand amour. Celui dont elle rêvait petite en demandant à sa mère si elle allait le trouver. Celle-ci moi répondait alors : « Qué sera, sera »…
Et c’est ce que Chloé découvrira, à travers ses joies et ses peines, ses difficultés et ses surprises : les voies de l’amour sont impénétrables.
Je tiens en tout premier lieu à remercier Karine :) bien chaleureusement pour m’avoir offert ce livre dans le cadre de notre non-swap… parce qu’autant vous l’avouer tout de suite, chers lecteurs, c’est un livre que j’ai adoré ! Vraiment adoré !
Ce roman met en scène trois amis d’enfance qui se sont jurés quelques années auparavant de rester toujours célibataires et de rester toujours ensemble. Ensemble, ils le sont toujours. Sauf qu’un des membres du trio, Chloé, pour ne pas la nommer, n’a plus envie de rester célibataire. Classique ? Oui, complètement. Il n’y a absolument rien de révolutionnaire dans ce roman et le thème de la célibataire qui s’assume et qui n’a besoin de personne, mais qui se rend compte qu’au final, elle aimerait bien se caser, on le connaît par cœur. Sauf qu’en l’occurrence, on s’en moque. J’ai adoré la manière dont ce thème a été traité par l’auteur. Je me suis beaucoup revue dans ces personnages car moi aussi, à une époque, je ne voulais rien avoir à faire avec des « trucs de filles ». Ce trio d’amis si liés les uns aux autres qu’ils s’appellent au moindre problème, à toute heure du jour et de la nuit, cette relation fusionnelle qui ne laisse de place à personne d’autre est assez intéressante par ailleurs. Ces amis, ils se connaissent par cœur mais ils s’aiment tout de même et ça, une amitié pareille, c’est rare et c’est précieux. C’est beau, même si ce n’est pas facile pour ceux qui ne font pas partie du cercle. Et la fin est merveilleuse. Pas surprenante pour deux sous, certes, mais je n’en aurais pas voulu d’autre. J’aurais même moins aimé le livre si l’histoire ne s’était pas terminée comme ça !
Ce roman est par ailleurs desservi par une brochette de personnages tous aussi drôles les uns que les autres. Antoine, alias Tony Boy, est à tomber par terre, brun ténébreux, sûr de lui et très très séduisant. Il serait parfait s’il n’était pas aussi coureur, ça fait partie de son charme, n’est-ce pas ? La relation d’amitié entre Chloé et Juliette ferait rêver n’importe qui. J’aime bien le personnage de Juliette, l’artiste qui fait ressortir ses émotions par son art et qui a du mal à parler avec des mots de ce qui la touche au plus profond d’elle-même. Et celui de Chloé aussi, bien évidemment. Chloé attend beaucoup de chose de la vie, en fait. Elle attend du grandiose, de l’explosif, des surprises tout le temps. Elle veut plus qu’une simple vie routinière. Et Marcus, le colocataire gay de Juliette est tout simplement hilarant, avec ses attitudes et remarques de filles. Il est à la limite plus féminin et plus midinette que Chloé et Juliette et c’est cette opposition qui rend les situations d’autant plus comiques ! Mais le personnage qui m’a le plus touchée, c’est Daphné. Parce que Daphné est la petite sœur de Chloé, qu’elle a eu des jumelles assez jeune et qu’elle a une vie que Chloé juge raisonnable. Mais c’est un petit bout de femme courageuse et déterminée et qui s’avère très mature dans ses propos. Elle énonce des vérités sur la vie qui sont comme des coups de poings parfois… j’ai aimé cela, ce personnage touchant, fort et fragile en même temps, qui m’a rappelé quelqu’un que je connais très très bien (elle se reconnaîtra)…
Et puis, cerise sur le gâteau, je me suis délectée de la langue utilisée. Cela ne fait pas un an que je vis au Québec alors je ne suis pas encore rendue au point de dire des « Crisse », des « Câlisse », des « pantoute », des « Fait que » (et j’en passe) à tout bout de champ (parce que oui, j'ai oublié de mentionner que c'est de la chick lit québécoise !!! Pas pire, hein?). Cela m’a donc vraiment amusée de retrouver écrites toutes ces expressions que j’entends dans la rue sans être encore capable de les employer à bon escient et de manière naturelle. Ça a vraiment beaucoup contribué au plaisir de la lecture pour moi !
En plus, l’action se passe à Montréal et je n’aime rien tant que retrouver des coins familiers dans les livres que je lis et pouvoir ainsi me représenter concrètement les scènes !
Bref, un roman qui a été quasiment un coup de cœur pour moi ! Je le recommande chaudement à quiconque a envie de se dépayser et « entendre » parler québécois !
Merci encore, Karine !!