Tipping the velvet (Caresser le velours) – Sarah Waters
Le récit initiatique et sentimentalo-saphique d’une jeune écailleuse d’huîtres du sud de l’Angleterre. Plongée dans cette Angleterre qui condamna Oscar Wilde, dans les coulisses des salons mondains et du beau monde saphique, Caresser le velours nous offre, sous un éclairage inédit, une vision insolite et fascinante de cette fin de siècle qui préluda à la Belle Époque.
Je n’avais pas encore fini de lire Fingersmith que, séduite par le style de Sarah Waters, je m’étais déjà précipitée chez mon libraire pour me procurer Tipping the Velvet, dont j’avais entendu beaucoup de bien, par ailleurs.
Bien que tout aussi passionnant, ce roman est très très différent de Fingersmith. Je ne le savais pas avant de le lire, mais finalement, ça ne m’a pas dérangée outre mesure. Je pense que Sarah Waters pourrait nous faire aimer même les aventures d’un poisson rouge dans son bocal si elle le voulait. Elle a vraiment une plume des plus envoutantes et on a vite fait de se trouver embarquée dans l’histoire sans même sans rendre compte.
De quoi est-il question dans ce roman ? Au final, pas grand-chose. Un pas grand-chose de plus de 400 pages, vous me direz, chers lecteurs, c’est un tour de force. En fait, nous suivons dans ce roman quelques années de la vie de Nancy Astley, écailleuse d’huîtres. Nancy aime énormément le music hall et avec sa sœur, se rend une fois par semaine dans un établissement de ce type près de chez elle. Un jour, et c’est là que commence l’histoire, elle tombe en admiration devant une chanteuse proposant un numéro de travesti, Kitty Butler. Nancy tombe alors, sans s’en rendre compte (mais se rend-on compte que l’on tombe amoureux, dans les romans, en général ? Non, chers lecteurs, les héros découvrent qu’ils sont « en amour » alors qu’il est trop tard, et Nancy ne pouvait pas déroger à la règle, vous vous en doutez bien) amoureuse de Kitty. Celle-ci finit par remarquer Nancy dans le public (à force d’aller la voir tous les soirs, c’était inévitable, n’est-ce pas ?) et toutes deux deviennent amies. Peu après, Nancy quitte ses parents pour entrer au service de Kitty, en tant qu’habilleuse. Il ne faut pas longtemps à la jeune chanteuse pour être remarquée et invitée à se produire à Londres. Kitty quitte donc Whitestable pour la capitale, emmenant dans son sillage Nancy…
Voilà qui lance l’histoire, chers lecteurs, mais qui ne représente qu’une petite partie des aventures de Nancy. Ce qu’il adviendra de Nancy par la suite et de son amour saphique pour Kitty, ce sera à vous de le découvrir. Ce que je peux en revanche vous dire, chers lecteurs, c’est que ce roman explore dans ses moindres détails l’âme d’une jeune femme qui aime les femmes, ses sentiments, ses sensations. Il décrit également dans le détail les relations intimes de Nancy, ses motivations pour faire ce qu’elle fait, ses débauches. C’est assez intéressant, de rentrer dans la tête d’une personne attirée par des personnes du même sexe, qu’elle soit femme ou homme (je n’écris pas volontairement certains mots pour éviter les requêtes les plus étonnantes, pardonnez donc mes phrases volontairement peu précises, chers lecteurs, cela ne résulte pas d’une pruderie mal placée). Le roman est très très explicite, autant sur les pratiques nocturnes (ou diurne) que sur les objets utilisés dans certains cas, sur la découverte du corps de l’autre, des sensations et du plaisir…
Mais pour être tout à fait honnête, je n’étais pas fâchée de voir la fin arriver. Même si le livre est passionnant et le point de vue original et intéressant, il ne tourne quand même qu’autour de la vie sexuelle de Nancy et rien d’autre (hormis un petit discours politique à la fin).
En bref donc, chers lecteurs, bien que je n’aie pas eu pour ce roman le coup de cœur que j’avais eu pour Fingersmith, je l’ai trouvé intéressant et en ai réellement apprécié la lecture. Il m’a quand même fait découvrir un aspect méconnu du Londres victorien et certaines pratiques que je ne savais pas avoir cours à l’époque ! Il m’a ouvert l’esprit, même, je dirais !
Prochain livre de l’auteur : Nightwatch. Affaire à suivre, donc, chers lecteurs !
Tipping the Velvet
Caresser le velours
Sarah Waters
Virago
472 pages
4 /5