La vie privée d’Adam et Eve – Mark Twain
« Je crois que c’est un homme. Je n’en avais jamais vu, mais ça en a tout l’air, et je suis certaine d’avoir raison. Il pique ma curiosité, je m’en rends bien compte, plus qu’aucun des autres reptiles. Si c’est bien un reptile, comme je le pense ; les cheveux ébouriffés et les yeux bleus, tout à fait l’allure des reptiles. Ca n’a pas de hanches, c’est taillé en pointe comme une carotte ; dressé, ça se dandine comme un ours ; c’est pourquoi je crois que c’est un reptile ; à moins qu’il ne soit là seulement pour décorer. »
Chers lecteurs, j’ai une confession à vous faire. Jamais encore je n’ai lu Mark Twain (je sais, j’ai honte, je me cache). Enfin, jusqu’à ce que je lise La vie privée d’Adam et Eve. Etonnant choix, n’est-il pas, pour découvrir le célèbre écrivain et je suis sûre que vous vous demandez quelle mouche a bien pu me piquer pour que je me lance dans ce roman. Eh bien, c’est très simple, en surfant sur Internet, je suis tombée sur un site qui donnait quelques titres de romans à lire pour rire aux éclats et ce livre faisait parti de la liste. En regardant sur le site de la bibliothèque, je me suis rendue compte qu’il ne faisait que 88 pages, alors il n’était plus question d’hésiter ! Je ne l’ai trouvé qu’en français par contre…
Ce roman est constitué de deux parties, écrites à plusieurs années d’intervalle et compilées à titre posthume, il me semble. Il y a d’abord le Journal intime d’Adam, puis le Journal intime d’Eve. L’extrait que je vous donne en présentation est tiré du journal d’Eve. Il montre parfaitement le ton du livre. C’est comme ça tout du long. C’est vraiment drôle, chers lecteurs, et cette vision de la création et du péché originel est des plus étonnantes !
Dans la partie constituant le journal d’Adam, celui-ci se plaint sans arrêt d’Eve, qu’il juge trop bavarde, trop curieuse et très énervante à vouloir donner des noms aux choses, parce que « ça a bien l’air d’être ça » (ce qui sous-entend, on le remarque, chers lecteurs, une connaissance théorique préexistante de la vie et des éléments qui la constitue : faune, flore, étoiles, etc.), alors que lui ne reconnait rien et à la limite, s’en fout un peu. La découverte d’un enfant (Caïn) donne lieu à des réflexions sur la nature de cet être bizarre extrêmement drôles (est-ce un poisson ? Eve ne veut pas retenter l’expérience de le laisser couler pour voir s’il nage… il semble faire partie des ours, au vu de sa façon de marcher, mais il présente quand même des différences avec eux…bref, ce genre de remarque, si vous voyez le genre, chers lecteurs).
La partie constituant le journal d’Eve est bien plus longue et étoffée (normal, Eve est une incorrigible bavarde et pourrait parler toute la journée sans jamais se lasser… hum), elle décrit les impressions d’Eve par rapport à ce qui l’entoure, à Adam, au monde en général. Elle donne un peu l’impression d’une Madame-je-sais-tout attendrissante et confiante. Son journal est très divertissant aussi, dans un genre différent. Autant Adam est rude et un peu brut de décoffrage, autant Eve parait plus sensible et plus ouverte au reste du monde. On aurait presque l’impression de lire Les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus version Mark Twain (je n’ai encore jamais lu cet ouvrage, mais je me dis que ça doit contenir un peu le même genre de propos, sous une autre forme).
À me lire, on a l’impression que Mark Twain a voulu écrire un roman de psycho-pop. Je ne pense pas que ce soit le cas, mais je ne suis pas assez calée en explication de texte pour vous dévoiler le sens caché des propos de l’auteur dans ce petit livre (il doit y en avoir un, c’est sûr… mais lequel, j’avoue mon inculture sur le sujet). Ce qu’il m’en reste, au final, c’est une très agréable heure de lecture, quelques fous rires et une adoration des mots de la fin… lisez-le, chers lecteurs, si vous le pouvez, c’est vraiment quelque chose et il vaut largement le détour !!!
The Diaries of Adam and Eve
La Vie privée d’Adam et Eve
Mark Twain
Editions Proverbe
88 pages
4 /5