Les contes de crimes – Pierre Dubois

Publié le par Pimpi

Et si Peter Pan se cachait derrière Jack l’Éventreur ?

Voilà l’une des ténébreuses hypothèses de Pierre Dubois.

Imprégné des personnages des frères Grimm ou de Charles Perrault, il se livre ici à une réécriture un tantinet diabolique des contes ayant bercé notre enfance.

Machiavélique, le mariage improbable des contes de fées avec le roman policier produit des monstruosités, des vengeances fatales de personnages depuis toujours persécutés : Cendrillon, lolita victime d’un prince héritier, la Belle au bois dormant, otage pathétique d’un époux déséquilibré. Inspirant la mise en scène macabre d’un tueur en série qui opère au cyanure, Blanche-Neige pose une énigme à C. Marmaduke Perthwee, fantastique détective des contes de fées qui sait faire parler les nains de jardin, troublante signature du meurtrier.

Rondement troussés par l’elficologue Pierre Dubois, Les Contes de crimes exhalent la musique envoûtante de ce familier « Merveilleux Voisinage ». Noirs à souhait, ils font aussi entendre un humour sardonique qui fait frissonner.

 


C’est Dda, du  Biblioblog, qui m’a donné envie de lire ce livre. Je ne sais pas si vous vous en souvenez, chers lecteurs, mais j’aime bien les contes, surtout ceux des frères Grimm, que je trouve (et à juste titre) moins rose bonbon que les versions de Perrault (que j’aime également beaucoup, que l’on n’aille pas se méprendre).

 


Dans ce recueil de nouvelles, les contes sont utilisés comme inspiration pour des meurtres plus sordides les uns que les autres et qui donnent du fil à retordre à un personnage récurrent dans plusieurs contes : Perthwee, le détective de choc (et de charme, qui sait ?) qui décrypte les meurtres et trouve le meurtrier plus vite que l’éclair… C’est ainsi que l’on apprend comment, derrière Jack l’Eventreur, se cache en fait Peter Pan (je ne vous dévoile rien, le titre du conte est lui-même la révélation), comment on voit une Cendrillon assassiner un prince qui, dans un élan de lubricité, a voulu profiter de sa naïveté. Comment un homme s’inspire du conte de la Belle au bois dormant pour assassiner sa femme et ce qu’il est advenu de lui…

 


Dans une langue magnifiquement belle qui n’est pas dépourvue d’un certain humour (noir, il s’entend), Pierre Dubois reprend les contes de notre enfance pour les assaisonner à la sauce policière et nous servir une brochette de contes de crimes tous plus cyniques et grinçants les uns que les autres, délicieusement épicés sans pour autant être agressifs.

 


Bien entendu, j’ai mieux aimé certains contes que d’autres. Par exemple, Cendrillon, qui reste un de mes contes préférés depuis toujours (avec La Belle et la Bête, même s’il n’est pas de Grimm), arrive en tête. Le conte de Rapunzel aussi, était très bien. J’ai moins aimé le conte de l’amandier, et aussi Blanche-neige…

 


En bref, chers lecteurs, un livre que je suis ravie d’avoir lu et qui se trouve être globalement un pur bonheur de lecture, tant pour la qualité du sujet que pour la beauté et la maîtrise de la langue française, à laquelle Pierre Dubois rend un hommage tout aussi important qu’aux contes… A lire, indéniablement, chers lecteurs !

 


Et parce que je vous aime bien, je vous donne la liste des contes que l’on y trouve, histoire de vous appâter…

La belle au bois dormant

Riquet à la houppe

Cendrillon

Le conte de l’amandier

Rapunzel

Barbe de grive

Peter Pan

Petite table, couvre-toi

Le petit chaperon rouge

Blanche-neige

 

 

Les Contes de crimes

Pierre Dubois

Ed. Hoëbeke, Bibliothèque Elfique

257 pages

4 /5

Livre emprunté à la bibliothèque et lu avant le début du défi Objectif PAL... donc, PAL en standby pour le moment...

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