A kiss at midnight – Eloisa James
Miss Kate Daltry ne croit pas aux contes de fées… ni aux fins du type « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. »
Suite à une malheureuse aventure, Kate se voit dans l’obligation d’aller assister à un bal, à l’occasion duquel elle fait la connaissance d’un prince… tout sauf charmant, selon elle. Esprits et volontés s’affrontent dans une joute verbale des plus pétillantes mais tous les deux savent pertinemment que l’attraction irrésistible qu’ils ressentent l’un envers l’autre ne pourra les mener nulle part. Car Gabriel est fiancé à une autre femme, une princesse russe, dont la dot lui permettra de réaliser son rêve le plus fou…
Gabriel trouve sa fiancée sympathique, ce qui est tout de même mieux que rien, mais il ne l’aime pas. C’est pourtant elle qu’il devrait courtiser, et non cette jeune beauté sans le sou dont le sens de la répartie le pique, et qui, elle, refuse de lui cirer les pompes.
Nonobstant les marraines et les souliers de verre, voici un conte de fée dans lequel le destin s’acharnera à réduire à néant les chances de bonheur déjà bien maigres de Kate et de Gabriel.
À moins que…
… le prince ne jette aux orties tout ce qui va avec son titre de noblesse.
… une dot inattendue ne vienne faire un pied de nez au destin.
… un baiser échangé au douzième coup de minuit ne change la donne.
(traduction et légère réécriture de la quatrième de couverture par moi-même)
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Je disais sur Facebook l’autre jour que j’étais dans une situation délicate. À force de ne lire qu’en anglais, et conséquence directe de mon métier, j’ai tendance à oublier mon français « imagé » et poétique… ce qui fait que pour vous parler de ce roman, les trois mots qui me viennent à l’esprit sont en anglais et j’en suis fort marrie, pour mes lecteurs non anglophones…
Witty, wicked and utterly delightful.
Oh, et j’ai une super expression qui va parfaitement coller aussi, en français : MÉGA COUP DE CŒUR
J’ai découvert ce roman en entrant, totalement par hasard, bien entendu, chez mon libraire favori. Il venait de sortir en poche et était présenté bien en vue sur les étagères. Vous n’ignorez pas mon amour du conte de Cendrillon (chacun ses défauts, le mien s’appelle Cendrillon…), et après quelques hésitations découlant notamment d’une résolution tout récemment prise de me calmer sur les livres à l’eau de rose, ma curiosité a pris le dessus et je suis retournée l’acheter…
Quelle bonne décision, chers lecteurs ! Si je n’avais pas cédé à ce penchant coupable, je serais passée à côté d’un roman absolument drolatique dans lequel les situations comiques foisonnent, dans lequel les joutes verbales sont absolument pétillantes et pleines d’esprit, dans lequel les personnages portent des noms qui feront rire les lecteurs (Lord Toloose, Mr Biggitstiff, Lady Dagobert, Lord Hathaway, Lady Sophonisba, pour n’en citer que quelques uns).
Le postulat de base est simple. La célèbre marâtre du conte, qui ici, fume le cigarillo, a une fille, Victoria (qui joue toute seule le rôle des deux demi-sœurs du conte). Victoria, qui s’est fait engrosser par son prétendant actuel et mordre la lèvre par son chien, doit accompagner Algie, son prétendant, donc, au bal du prince pour demander l’autorisation de se marier qui tient tant au cœur de la mère d’Algie. Sauf que vu son apparence actuelle, il est hors de question qu’elle apparaisse en public. C’est Kate, qui, depuis le décès de son père, s’est trouvé reléguée au rang batard de fille à tout faire, ni tout à fait domestique, ni tout à fait de la famille, qui est désignée volontaire pour remplacer Victoria lors de ce bal.
Gabriel, qui porte un nom à coucher dehors (Prince Gabriel Albrecht-Frederick William von Aschenberg of Warl-Marburg-Baalsfeld - rien que ça, oui) est le prince en question. Sauf que lui, plutôt que de s’occuper de la cour qui le gonfle sérieusement, préfèrerait aller faire des fouilles archéologiques sur le site de l’ancienne Carthage pour découvrir la tombe de la reine Didon. Donc, comme sa seigneurie est plus ou moins dans une situation délicate question finances, il espère qu’en se mariant avec une riche princesse, il pourra faire ce qu’il veut ! Sa seule condition : « beddable would be nice. Biddable is compulsory » (un jeu de mot basé sur la ressemblance entre beddable – suffisamment jolie pour coucher- et biddable – docile).
Sauf que voilà, il rencontre Kate et son esprit, sa curiosité, son sens de la répartie et son refus farouche de lui accorder la déférence à laquelle il peut prétendre de par son titre de noblesse, pique sa curiosité. Et puis, elle est quand même sacrément belle !! Sauf que c’est la future femme de son neveu (oui, Algie est le neveu du prince… et pour le prince, Kate est Victoria, vous me suivez toujours ??). C’est maaaaaal ! Surtout que sa future femme, une princesse russe du nom de Tatiana, va bientôt arriver !!
Et ce n’est là que le début ! On retrouve un vieil oncle persuadé des vertus des cornichons pour son chien, a « pickle-eating dog », une véritable ménagerie dans la cour du château avec un lion, un singe amoureux d’un éléphant, des courtisans tous plus ridicules les uns que les autres.
Je me suis régalée tout au long de ce roman, chers lecteurs ! Du début à la fin, ce ne sont que situations comiques, répliques pleines d’esprit, détournement du conte de départ de manière hilarante ! Le style de l’auteur est truculent, le roman se lit comme un bonbon qu’on savoure petit à petit. J’adore Gabriel, j’adore Kate, j’adore sa marraine, Lady Wrothe, Henry, de son prénom, et son côté peu cavalier, fantasque, son mépris des conventions et sa franchise.
C’est un roman absolument réjouissant que je recommande plus que chaudement à quiconque aime les contes de fée, et aux autres aussi, tant que j’y suis (ne me remerciez pas, c’est tout naturel). Une auteure qui a du talent, et dont je vais sûrement lire les autres romans, s’ils sont tous du même registre ! Je ne suis pas rendue, chers lecteurs, mais j’aime ça !
(ps : good god, chers lecteurs, je viens de voir sur un billet anglo que ce roman n’est que le premier d’une série de romans consacrés aux contes de fée, et que le prochain sera sûrement autour de La Bele et la Bête, si j’en crois le titre annoncé sur le site Internet de l’auteure ! Je suis irrémédiablement perdue, chers lecteurs ! Irrémédiablement !)
(Titre original) A kiss at midnight
Eloisa James