Darkfever (Fièvre noire) – Karen Marie Moning
La sœur de MacKayla a été assassinée, ne laissant à Mac qu’un seul et unique indice pour élucider le mystère de son meurtre : un message téléphonique. Mac se rend alors en Irlande pour y trouver des réponses. Mais elle se trouve bientôt confrontée à un défi encore plus important : rester en vie suffisamment longtemps pour maîtriser un pouvoir dont elle n’avait jusque là pas connaissance, un don qui lui permet de voir au-delà du monde des humains et dans les territoires dangereux des Fae…
Alors que Mac plonge dans le mystère de la mort de sa sœur, tous ses faits et gestes sont épiés par le mystérieux et ténébreux Jericho… alors que V’lane, un prince Fae qui utilise le sexe pour mettre les femmes sous son pouvoir, est bien décidé à la faire succomber. À mesure que la frontière entre les mondes s’effrite, la véritable mission de Mac devient de plus en plus claire : elle doit trouver le Sinsar Dubh avant que quelqu’un d’autre ne mette la main sur ce livre ancien au pouvoir maléfique. Car quiconque le possède détient entre ses mains rien de moins que le contrôle total des deux mondes…
(traduction personnelle de la quatrième de couv’)
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Darkfever est le premier tome d’une série qui, a priori, en comptera 5 en tout. Les trois premiers tomes sont disponibles en français et en anglais au format de poche, le quatrième tome est disponible en grand format en anglais (mais sera publié en poche en octobre, du moins ici, chers lecteurs). Le tome 5 devrait paraître à la fin de l’année. Et ce que je peux vous dire, c’est que ce premier tome a suffi pour capter mon attention et me donner une envie irrésistible de lire la suite. Et parce que je suis faible, j’ai déjà acheté (et lu) la suite (oui, je suis très en retard sur mes billets).
C’est chez Sandy que ce roman m’a tapé dans l’œil. Lui et ses petits frères, d’ailleurs, car Sandy est diabolique et elle a parfaitement su attiser ma curiosité par ses billets tentateurs. Au vu de son enthousiasme, je me suis précipitée chez mon libraire favori et en suis ressortie (entre autres) avec Darkfever. Que j’ai aussitôt lu, ou presque, ne pinaillons pas.
MacKayla Lane est une jeune femme de 22 ans qui mène une vie des plus tranquilles dans une petite ville de Géorgie, dans le sud des États-unis, donc. Elle a des parents qui s’aiment, qui l’aiment, une sœur formidable, sa meilleure amie, d’ailleurs, qui fait actuellement ses études à Dublin (en Irlande, oui parfaitement). Mac, ainsi qu’on l’appelle, est blonde, belle, fine et gracieuse. Elle adore le rose, le vernis à ongles, les livres et son Ipod. Fashion victim jusqu’au bout des ongles, elle est coquette, très coquette. Une vraie poupée Barbie, en somme.
Mais un jour, son univers bascule. Un seul coup de téléphone a suffi pour que son beau château de cartes s’effondre. Sa sœur a été sauvagement assassinée à Dublin. Après quelques semaines, la police classe l’enquête faute de piste. Mac ne peut pas supporter cela et décide de s’envoler pour Dublin avec la ferme intention de faire pression sur la police pour qu’elle continue de chercher le meurtrier de sa sœur. Dans l’entrefaite, elle prend connaissance d’un message extrêmement bizarre que sa sœur lui a laissé quelques heures avant de partir, complètement incompréhensible, où elle parle d’un certain Sinsar-Dubh que Mac devrait retrouver…
Ce qui attend Mac à Dublin est bien loin de ce qu’elle avait imaginé. Seule dans la ville qui lui a pris sa sœur, dans laquelle elle ne comprend rien à ce qu’on lui dit. Dans laquelle elle semble avoir des visions étrange… car ce monstre qui se cache sous les traits d’un humain séduisant, elle n’a pas pu vraiment le voir. Sauf que si. Car Mac est une Sidhe-seer, c’est-à-dire une personne capable de voir au-delà du glamour que les Fae projettent dans le but de mystifier les humains. Elle voit tout : leur aspect monstrueux, la manière dont ils aspirent la beauté des femmes et des hommes. D’un seul coup, toutes ses croyances s’effondrent, elle ne sait plus qui elle est, ni à qui faire confiance. Et cet homme, Jericho Barrons, qui semble en savoir plus qu’elle sur elle-même mais qui n’est absolument pas ravi de la voir débarquer ici… et qui lui fera bien sentir son animosité. Sauf qu’elle a besoin de lui pour survivre dans ce monde, maintenant qu’elle en connaît la véritable teneur. Ou presque.
Ce premier tome est très réussi, chers lecteurs, et plutôt original aussi. Mac est une poupée Barbie, mais qui porte sur elle-même et sur le monde un regard plutôt ironique. Glamour et fashion jusqu'au bout des ongles, elle n’en a pas moins un sens de la répartie assez aiguisé qui me plait énormément. Elle est loin d’être une sotte superficielle et naïve. Oui, elle a 22 ans et a parfois des réactions qui sont un peu… enfant, encore, mais elle a vite fait de les perdre au profit d’une personnalité plus cynique, méfiante et bien loin de son côté Barbie du début.
Face à elle, Jericho Barrons, la trentaine. Un homme mystérieux, pas très sympa avec Mac à vrai dire. Il ne se cache pas qu’il se sert d’elle pour arriver à ses fins, à savoir récupérer le Sinsar-Dubh et éliminer les Seelie, ces fameux monstres que Mac peut percer à jour. Barrons est extrêmement séduisant, viril, carnassier, presque. Il se dégage de lui une aura de mâle dangereux, ténébreux, prêt à tout. Génial, non ? Le lecteur ne sait rien de lui. Et lorsque le roman se termine, il nous reste bien plus de questions que l’on a eu de réponses, croyez-moi !
Entre eux deux, ça fait des étincelles. Ils se détestent, ce qui donne lieu à des joutes verbales piquantes et épicées comme on les aime. Leur relation est épicée, tendue, pleine d’animosité et d’attraction refoulée.
J’aime beaucoup aussi l’univers fantastique qu’a créé l’auteure : le monde est envahi par deux types de forces maléfiques. Les Unseelies, qui sont la basse classe. Absolument horribles, ils se cachent derrière une aura glamour qui attire les hommes et femmes qui sont dotés d’une grande beauté. Les Unseelie se nourrissent de cette beauté, aspirant la vie des personnes et les laissant mort ou presque. Face à eux, les Seelies, la classe supérieure. Beaux à couper le souffle, ils n’en sont pas moins tout aussi destructeurs. Parce qu’ils induisent chez leurs victimes un état d’excitation sexuelle tellement intense que son assouvissement avec le Seelie est mortel. Cela a donné lieu dans le roman à quelques scènes… très drôles, plutôt déconcertantes, mais tellement détonantes qu’on ne peut pas s’empêcher de trouver ça très bien trouvé !
C’est un roman qui est loin d’être rose. Les moments joyeux et mignonnets en sont absents. C’est un roman noir, qui ne laisse rien présager de bon pour la suite. Mais qui réussit parfaitement à créer une ambiance, un monde, une trame de fond qui captive et qui intrigue, qui accroche et qui retient. Indéniablement, à la fin du roman, on a envie, besoin de savoir la suite.
Un roman que je vous recommande chaudement, chers lecteurs. Très très chaudement.
(Titre original) The Fever Series T1 - Darkfever
(Traduction) Les Chroniques de MacKayla Lane T1 - Fièvre noire
Karen Marie Moning