L’enfant de tous les silences – Kim Edwards
C’est par une nuit de tempête de neige effroyable que le docteur David Henry accouche sa femme Norah. D’abord un garçon, en parfaite santé, puis une fille, visiblement atteinte du syndrome de Down. En un instant, David prend une décision qui va changer sa vie à jamais. Il confie la petite fille à Caroline, son infirmière, qui doit la mener dans une institution spécialisée, et annonce à Norah que le bébé est mort. Mais Caroline choisit de sauver la petite et de l’élever comme son propre enfant...
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Mon séjour en France aura été marqué par des emprunts car après celui que j’ai emprunté à ma sœur, voici que L’Enfant de tous les silences m’a été prêté par ma mère. Et c’est un roman tellement prenant que le seul vol de retour a suffi pour que je le dévore d’une traite. Sans même dormir.
Ce roman, c’est une grande saga familiale. La saga d’une famille que les secrets, les non-dits, les mensonges, ont détruite. Un couple qui s’aimait mais dont les deux partenaires ont fini par se considérer comme des étrangers, chacun enfermé dans sa souffrance, dans ses secrets, dans toutes ces choses que l’on tait par peur de faire du mal et qui finalement en font bien plus que si elles étaient dites.
Tout a commencé par une nuit d’hiver, sous la neige, dans les années 1960. Norah sent son accouchement arriver. Mais voilà, lorsque son mari, lui-même médecin, arrive avec elle à la clinique, ils apprennent que l’obstétricien n’a pas pu venir jusqu’à la clinique. C’est donc avec l’infirmière pour seule aide que David devra lui-même faire naître son bébé. L’accouchement se passe très bien, un petit garçon, Paul, nait. Mais voilà, il n’était pas tout seul et après lui, arrive une petite fille. Atteinte de trisomie 21. Ce que David remarque tout de suite, à quelques détails qui, pour son œil exercé, ne peuvent pas avoir une autre signification. Impulsivement, il ordonne doucement à l’infirmière de placer l’enfant dans un institut et annonce à sa femme que leur second bébé, une petite fille, est morte-née… cet acte impulsif, qui avait pour motivation de ne pas faire souffrir sa femme, va changer sa vie, celle de sa femme, et celle de l’infirmière, à tout jamais. Car Caroline, l’infirmière, ne peut pas se résoudre à laisser la petite dans cet institut malsain. Elle choisit donc la seule autre option qui s’offre à elle et disparaît avec la petite…
Cette saga familiale, comme je le disais, parle des mensonges, des petites trahisons qui deviennent de grandes trahisons. Mais elle parle aussi d’amour. De l’amour d’une mère pour ses enfants, même atteints d’un handicap aussi grave. Et du combat d’une mère pour que sa fille puisse suivre une scolarité normale, pour qu’elle ait droit aux mêmes chances que les autres, pour qu’elle puisse vivre et aimer, travailler et faire ses choix en adulte, même si ce n’est pas facile. C’est un livre poignant, mais qui reste en même temps plein de vérités. Un roman qui prend au cœur et qu’on ne peut pas lâcher avant d’en avoir tourné la dernière page. C’est un roman que je n’aurais sûrement jamais lu si ma mère ne me l’avait pas conseillé, m’assurant qu’elle avait beaucoup aimé. Mais un roman qui, s’il diffère beaucoup de mes lectures habituelles, ne m’en a pas moins beaucoup plu. Un roman que je recommanderai à toutes celles et à tous ceux qui aiment les sagas familiales…
(Titre original) The Memory Keeper’s Daughter
(Traduction) L’enfant de tous les silences
Kim Edwards