Le Voleur de Brume – Shana Abe
Dans les montagnes des Carpates vivaient autrefois les Drakons, êtres supérieurs doués de pouvoirs surnaturels. Persécutés, leurs descendants ont trouvé refuge en Angleterre, sur un domaine que seuls les plus puissants ont le droit de quitter. Leur seigneur, Christoff de Langford a, dit-on, un visage d'ange et un cœur de démon. Mais un insaisissable cambrioleur, le Voleur de Brume, défraie la chronique à Londres. Christoff en a vite la certitude, ce passe-muraille n'est autre qu'un Drakon fugitif qui met en danger la communauté et doit être capturé à tout prix. Toutefois il ne s'attendait pas que le Voleur de Brume soit... une femme ! Aussi belle qu'intelligente, Clarissa est, décide-t-il, la seule digne de devenir son épouse. Qu'elle le veuille ou non, elle lui appartiendra...
Shana Abé a écrit une dizaine de romans et a remporté de nombreux prix. Karen Marie Moning, Jane Feather, Susan Carroll sont de ferventes admiratrices de son œuvre. Elle vit en Caroline du Sud.
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Harlequinades rimera cette année avec belles découvertes, chers lecteurs, pour votre humble serviteuse ! Aussi étonnant que cela puisse paraître d’ailleurs ! Si si, c’est vrai, je vous jure, j’ai adoré ce roman, que j’ai dévoré lors d’une journée de grosses chaleurs et de farniente chez moi ! D’ailleurs, j’ai acheté un autre tome de la série depuis (oui, parce que vous pouvez compter sur moi pour choisir dans les rayons de J’ai lu Pour Elle le seul roman fantastique qui fait partie d’une série !! J’attire les séries – ou les séries m’attirent, au choix - comme le miel attire les ours !) et je compte bien en savourer la lecture très vite. In English, of course (y’a bien que les harlequinades pour me faire lire un livre en français et que j’ai sciemment acheté en traduction !)
J’aurais dû me douter que ce roman allait me plaire, me direz-vous… N’avais-je pas choisi ce roman en partie parce que la quatrième de couverture mentionnait que Karen Marie Moning appréciait beaucoup les romans de Shana Abe ? Bien sûr que si ! Et quand on sait l’effet qu’a eu sur moi la dernière série de Mme Moning… plus personne ne s’étonnera que je me sois précipitée sur ce roman, fébrile et impatiente de savoir ce qui plait à la personne qui a su me mettre dans un tel état de frustration à la fin de son dernier livre (en date – rappelez-vous, le dernier tome des Fever, Shadowfever, sort en janvier – quoi, ça tourne à l’obsession, mon affaire ???)
Bon, le livre…
Le roman commence par une légende, celle des Dra’kons. Un peuple d’êtres fantastiques capables de se transformer en brume puis en dragon (et c’est beau, un dragon, chez eux ! Vraiment beau). Suite à quelques erreurs de jugement, ce peuple a dû s’exiler pour échapper à la persécution… La légende racontée est belle, complexe et très intéressante. L’univers des Dra’kons est un univers surprenant et passionnant, plein de poésie, bien que sans pitié. C’est un univers qui m’a emportée, totalement et complètement…
Bon, reprenons. Les Dra’kons, donc. Christoff est l’actuel Alpha. À la recherche de sa compagne, of course. De par son rang, de part le fait qu’il soit un des derniers à être capable d’effectuer la Mue (la transformation – oui, parce qu’à force de se cacher depuis des siècles et des siècles, les Dra’kons ont perdu un peu de leurs pouvoirs, sauf pour quelques êtres puissants, gardiens des secrets et de la puissance du peuple, tels que Christoff), de par bien d’autres choses encore, Christoff, Kit pour les intimes, doit épouser une femme Dra’kon de haut rang (pas question pour lui d’aller choisir une femme dans le bas-peuple, on ne lui pardonnerait pas, voyons !). Le choix semble évident…
Mais c’est sans compter l’apparition d’un mystérieux voleur. Un voleur qui défraie la chronique à Londres. Un voleur qui se spécialise dans le vol de bijoux et de joyaux. Et d’après sa manière de procéder, Kit en est sûr, il ne peut s’agir que d’un Dra’kon renégat. Qu’il faut absolument arrêter avant que la population ne se rende compte de sa véritable nature et n’expose aux yeux de tous le peuple des Dra’kons, qui cherche quand même à se faire oublier depuis bien des années. Qu’à cela ne tienne. Tendons-lui un piège, appâtons-le avec le plus beau trésor des Dra’kons, une pierre aux pouvoirs extraordinaires, cachée bien précieusement depuis toutes ces années. Une pierre à laquelle ce voleur ne pourra pas résister, surtout s’il est un Dra’kon.
Le piège est tendu. Et un peu comme Cat’s eye se joue de Quentin à chaque vol, le voleur réussira à s’emparer du joyau et à filer entre les doigts de Kit, presque au nez et à la barbe de toute la garde. Mais pas avant que Kit ne le voit. Ou ne LA voit, devrais-je dire. Le voleur est une femme. Et pas n’importe qui. Une femme sortie de son enfance, une femme qui remue des souvenirs. Et surtout, la seule femme réellement digne de devenir SA femme. La seule femme qui ait été capable de réussir la Mue depuis des siècles. Clarissa…
Voilà Kit dans une situation délicate. Il doit récupérer le joyau ET convaincre Clarissa qu’elle doit revenir au sein des Dra’kons. Sauf que voilà, elle l’obsède. On pourrait parler d’un coup de foudre. C’est elle, depuis toujours, c’est elle qui lui est destinée. Il ne peut pas la laisser lui échapper. Pas encore. Alors il va la séduire.
Et pour savoir la suite, vous devrez le lire, ce roman chers lecteurs, parce que je n’ai aucunement l’intention de vous dévoiler les innombrables aventures que vont vivre Clarissa et Kit à la recherche du vrai voleur (oui, parce que Clarissa est bien une voleuse, mais elle n’est pas responsable de tous les vols et un autre Dra’kon renégat est en train de faire des siennes à Londres), je ne vous raconterai pas non plus comment Clarissa en viendra à aimer Kit, malgré tout ce qu’il représente à ses yeux (l’enfermement, le rejet qu’elle a subi quand elle était petite, la perte de sa liberté chèrement aquise). Je ne vous raconterai pas non plus comment Kit a manqué de mourir ni comment Clarissa, traquée par les membres du conseil des Dra’kons, réussira à le sauver.
Ce que je vous dirai par contre, c’est que les transformations des personnages en brume et en dragon sont magnifiques. Que l’osmose qui unit Clarissa et Kit lorsqu’ils sont dans ces formes est belle. Que leur union sous forme de dragons s’apparente à un poème déclamé d’une voix douce et chaude, contrairement à la passion et l’urgence de leurs unions charnelles…
Je n’ai rien de critique à dire, rien d’ironique, rien de récriminatoire. J’ai aimé ce livre, j’ai aimé le style, j’ai aimé l’intrigue, le monde créé, les personnages. Au point que je suis presque prête à le racheter et le relire en anglais.
Une fois de plus, chers lecteurs, me voilà prise dans les filets d’une série romantique. Incurable je suis, incurable je resterai… plaignez-moi !
(Titre original) The Smoke Thief
(Traduction) Le Voleur de brume
Shana Abé