Quand souffle le vent du nord – Daniel Glattauer
En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d’adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur ; Emma s excuse, et, peu à peu, un dialogue s engage entre eux, par mail uniquement. Au fil du temps, leur relation se tisse, s étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l’un pour l autre une certaine fascination. Alors même qu’ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l’autre... De plus en plus attirés et dépendants, Emmi et Leo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre. Emmi est mariée, et Leo se remet à grand peine d un chagrin d amour. Un jour, pourtant enfin ! , ils décident de se donner rendez-vous dans un café bondé de la ville. Mais ils s imposent une règle : reconnaître l’autre qu’ils n ont pourtant jamais vu, avec interdiction formelle de lui parler...
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Les billets sur Quand souffle le vent du nord, de Daniel Glattauer, fleurissent depuis quelques temps sur la blogosphère, chers lecteurs, et une fois n’est pas coutume, je me joins à la vague pour parler à mon tour de ce roman, que Fashion, dans sa grande mansuétude et parce qu’elle a beaucoup aimé, a transformé en livre voyageur pour que nous autres bloggeuses québécoises puissions également découvrir le talent de M. Glattauer.
Alors, vous demandez-vous… vais-je me joindre au concert de louange qu’on lit partout ou vais-je jouer ma rabat-joie et dire que je n’ai pas aimé ? Je ne vous ferais pas languir plus longtemps. J’ai frôlé le coup de cœur avec ce roman, chers lecteurs !
L’histoire en deux mots : Emmi envoie un courriel à un magazine pour résilier son abonnement et, sans réponse des services concernés, envoie un dernier mail bien senti, dans lequel elle exprime en termes clairs ce qu’elle pense du comportement du magazine. Son message, cette fois, ne reste pas sans réponse, mais il est loin de contenir ce qu’elle attendait : c’est un certain Léo Leike qui lui répond, l’informant qu’elle s’est trompée d’adresse électronique. S’ensuit alors un échange entre Léo et Emmi, tout d’abord chaotique et marqué par une certaine agressivité, mêlée d’ironie et de sarcasme alors que Léo et Emmi se confrontent et se découvrent. Mais rapidement, le ton des messages change et passe à une relation d’amitié, qui elle-même devient rapidement un sentiment plus fort, plus urgent, plus profond. Tout au long de leur correspondance, Emmi et Léo se découvriront sans jamais se voir vraiment. Leurs échanges se feront plus pressants, plus intimes, sans se départir toutefois d’une certaine ironie… jusqu’à ce qu’un événement viennent changer la donne.
Dynamique, sans aucun temps mort, ce roman emporte son lecteur dans un tourbillon de messages qui veulent dire et taire tellement de choses en même temps. J’ai été prise dans l’histoire, emportée, comme les autres, par la correspondance entre Emmi et Léo, je ne voyais pas le temps passer, tout ce que je voulais, c’était lire la suite, découvrir comment ils allaient s’en sortir, comment leur relation allait évoluer, savoir s’ils allaient finalement se rencontrer. Je lisais avec une avidité qui traduisait assez combien je me sentais proche de ces deux personnages, même si je n’ai jamais été dans leur situation. Jusqu’à ce retournement de situation, qui m’a laissée stupéfaite… et cette fin, qui m’a fait hurler de frustration… comment peut-il nous faire ça ? N’importe quoi, mais pas ça ! C’est trop… abrupt ! C’est pas une vraie fin, ça ! M. Glattauer, veuillez immédiatement reprendre votre livre et me changer cette fin que je ne saurais lire !
En bref, donc, malgré une fin qui n’en est pas une, frustrante, qui plus est, c’est un roman que j’ai adoré, chers lecteurs. Il est bien écrit (et bien traduit). C’est un roman que je vais vouloir absolument dans ma bibliothèque maintenant. Et que je vais vouloir faire lire à tout le monde aussi !
Je remercie de tout cœur Fashion pour l’envoi !!!
(Titre original) Gut Gegen Nordwind
(Traduction) Quand souffle le vent du nord
Daniel Glattauer