Questionnements d’une lectrice

Publié le par Pimpi

Chers lecteurs, je suis perplexe. Vraiment.

Laissez-moi vous conter mon aventure avec la trilogie de Paullina Simmons dont le parle en ce moment sur cet humble blog. Peut-être pourrez-vous éclairer ma lanterne !!

 

Je fis l’acquisition de Tatiana, premier tome de la trilogie, lors de sa sortie chez un célèbre éditeur qui vend ses livres par correspondance. Je me jetai sur le roman, qui devient aussitôt un grand coup de cœur et que je relus depuis lors à plusieurs reprises. À l’époque, jeune et innocente, je n’exerçais pas encore mon métier et faisait entièrement confiance aux éditeurs. Je n’étais point assez à l’aise pour lire en anglais, hélas. Mon abonnement chez cet éditeur prit fin et je ne le renouvelai pas. En conséquence, je n’acquis le second tome de la série, publié par un éditeur qui a depuis perdu ma confiance suite à une divergence d’opinion lors d’un salon du livre, qu’à sa sortie en grand format, également en traduction (re-hélas). J’aimai ce livre presque autant que le premier. Presque. Quand le dernier tome fut publié en poche en anglais, je l’achetai également (ma vie est fascinante, je sais, chers lecteurs, mais soyez patients, j’arrive à mon aventure) (d’ailleurs, mon billet sur ce dernier tome paraîtra très bientôt).

Souhaitant acquérir les deux premiers tomes en anglais, maintenant que je suis en mesure de lire cette belle langue que j'aime tant (et je ne m’en prive pas), je regardai sur les sites des vendeurs sur Internet. L’élément troublant dans cette histoire est que je tombai sur deux titres différents pour le tome 2. Perplexe, je ne creusai pourtant pas la question aussitôt.

Récemment, je pris l’avion. Chacun sait que dans les aéroports, l’on trouve toutes les dernières publications. Je furetai dans les rayons du libraire et à ma grande joie, tombai nez à nez avec The Bronze Horseman, qui a fait l’objet d’une réédition il y a peu. Comme toute bonne LCA qui se respecte, je le pris et commençai à le feuilleter. Arrivée à la dernière page, mon cœur s’arrêta de battre et mon sang se glaça dans mes veines. La fin était différente. Ô rage, Ô désespoir. Au premier coup d’œil, la fin de TBH semblait correspondre au début du tome 2 (appelons-le TA, pour Tatiana and Alexander, si vous le voulez bien).

Mon esprit de traductrice se met aussitôt en colère contre l’éditeur français, qui a modifié le texte original (car les traducteurs sont les pires puristes qui soient, sachez-le), car oui, dans ma tête, c'était forcément la faute de l'éditeur. L'avenir devait me donner raison, comme nous le verrons plus tard. Dans mon grand malheur, ma valise ne pouvait plus accepter aucun livre supplémentaire (d’une parce qu’elle était déjà en soute, et de deux parce qu’elle était déjà pleine à craquer, de même que mon bagage de cabine). Je décidai d’attendre mon retour pour acheter le livre et me faire une idée sur la raison de cette trahison.

 

De retour de vacances, je n’achetai pas le roman, pas encore. Je mis l’histoire dans un coin de ma tête, me promettant de creuser le sujet.

Je publiai il y a quelques jours mon billet sur Tatiana, puis sur Tatiana et Alexandre et mentionnai mon étonnement quant à l’existence de deux titres différents pour un même roman. Dans les commentaires, une âme charitable, en la personne d’Alya (j’en profite pour te remercier très sincèrement de tous les renseignements que tu m’as fournis !!), prit la peine de m’expliquer le pourquoi du comment. Mon cœur s’arrêta de battre et mon sang se glaça dans mes veines. Encore. Le tome 2 a été publié une première fois sous le titre The Bridge to Holy Cross, dans certains pays anglophones. Une seconde édition a été publiée dans d’autres pays anglophones, sauf que les éditeurs, trouvant le livre trop long, ont demandé à l’auteur de lui retrancher 5 chapitres, dont l’épilogue… Puis, une troisième version fut publiée, la « director’s cut », la préférée de l’auteur, semble-t-il. Avec 46 chapitres et un épilogue, différent de celui de la version 1.

Cette même âme charitable m’informa également hier que la traduction de Tatiana comportait des coupes. Mon cœur s’arrêta de battre et mon sang se glaça dans mes veines. Une troisième fois.

 

Chers lecteurs, je suis sûre que vous comprenez ma frustration et mon questionnement. Le site de Borders annonce une nouvelle édition de Tatiana and Alexander pour fin juin 2010, par les éditions Avon, qui, me semble-t-il, ont publié la réédition de Tatiana en Amérique du Nord. La trilogie est toujours disponible chez A*** uk. S'agit-il d'une quatrième version ? Ou d'une réédition de la version 3 ? Je confesse, chers lecteurs, que je me sens un peu perdue, très déçue par les éditeurs et les traductions, mettons tout dans le même panier, ne soyons pas catégorielle. Je souhaite  ardemment acheter les deux premiers tomes de la trilogie en anglais, mais je ne sais plus à quel saint me vouer ! Et on ne me reprendra PLUS JAMAIS à lire une traduction. Ce qui, pour une traductrice, est quand même un comble.

 

Si l’on ajoute à cette malencontreuse aventure ce que l’on sait du traitement d’Angélique par les éditeurs, que l’on lit le billet de YueYin, qui nous prouve par A+B que la traduction d’Harry Potter est (volontairement ?) elliptique, l’on est en droit de se poser la question suivante, chers lecteurs : MAIS QUE FONT LES ÉDITEURS ?

Devons-nous nous méfier de chaque livre que nous achetons en nous demandant si les éditeurs ont apporté leur pierre à l’édifice du roman ?

 

Et vous, avez-vous eu des expériences du même genre, chers lecteurs ?

Publié dans Ma vie de LCA

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
O
<br /> Sans vouloir les excuser je me permettrais comme même une petite réflexion . Il me semble que traduirec'est faire des choix, faire le choix de la musicalité du texte contre le tradution littérale<br /> ou inversement, faire le choix d'un  langage plus ou moins soutenu par rapport à l'initial.<br /> Je reviens à ma marotte les russes ( oui mais en même temps le seul traducteur que j'ai entendu  parler de son travail c'est Markovicz ) .<br /> Al'origine Dostoievski a été traduit " à la française". C'est àdire en rendant son oeuvre" littéraire", avec des tournures qui sentent bien la fréquentation des bibliothèques et des classiques<br /> Français ( CF traduction de Elsa Triolet ) alors même que c'est contre çà que Dostoievski s'est posé contre l'influence de la<br /> litérature étrangère sut la russe.<br /> Donc c'est contre çà  que Markovicz s'est battu quand il a traduit l'oeuvre de Dostoievski. En même temps il reconnait lui même que c'est grâce à eux que Dostoievski a été reconnue en france<br /> et il a utilisé leurs ouvrages, comme celle de Elsa triolet quand il traduit Tchekhov. alors qui a raison ?<br /> <br /> That is the question .<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Étant moi-même traductrice en activité (certes, je ne traduis pas de la littérature, mais je connais bien mon métier), je suis d'autant mieux sensibilisée aux problèmes que rencontrent les<br /> traducteurs dans leurs choix de traduction, les orientations à prendre, etc. Je connais bien ces problématiques et je ne peux pas les critiquer pour un choix en autant que le traducteur fait<br /> correctement son travail. Ce que je reproche, ce sont les politiques des éditeurs. Les choix de traduction sont une chose, mais la suppression de paragraphes entiers du roman lors de la publication<br /> en traduction ne relève pas du simple choix de traduction. Cela ne relève pas non plus du traducteur. Enfin, normalement... il s'agit là d'une volonté de l'éditeur que je n'approuve pas et que<br /> l'éditeur se garde bien de dire, la plupart du temps. C'est ce que je déplore dans cette histoire que je raconte. Non pas les choix de traduction, qui sont ce qu'ils sont et qui, s'ils ne plaisent<br /> pas à tous, sont motivés par la volonté du traducteur de respecter le style de l'auteur, mais les choix de l'éditeur de ne pas laisser l'intégralité du texte. Dans certaines éditions de Jane<br /> Austen, des paragraphes entiers de description ont été supprimés. Ils font partie du texte de l'auteur, de son style et de son oeuvre, il n'est pas question de ne pas les mettre. Je n'excuse pas<br /> cette décision de l'éditeur. Ce qui n'enlève rien au travail du traducteur, qui est excellent dans cette édition-là! <br /> <br /> <br />
O
<br /> Les coupes dans les romans, censures et autres sont plutôt monnaie courante. Je pourrais tartiner sur ces vils anglo saxons et le copyright versus le droit d'auteur français.... Mais en  même<br /> temps prenons  Histoire de ma vie de Giacomo Casanova. Il a fallu attendre 1993 pour que les français puissent accéder à l'oeuvre intégrale. Auparavant ils ne pouvaient accéder qu'à une<br /> version expurgée dans la Pléiade (!). Donc si la Pléiade peut se permettre ce genre de choses sur un classique écrit en français... Perso je vérifie toujours si j'ai affaire au texte intégral et je<br /> vérifie qui est le traducteur ( pour les russes je fais confiance à des gens comme Markovicz pour les classiques et Galia Ackermann ou quelques autres pour les contemporains). Mais c'est vrai qu'on<br /> est jamais sûr.<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Non, on n'est jamais sûr.... et je trouve ça bien dommage. Maintenant, je regarde aussi si c'est le texte intégral, sauf que si la traduction édulcore le texte, ça n'est pas toujours précisé... en<br /> tout cas, dans ce cas-là, ça ne l'était pas... et ça m'embête beaucoup ! J'aimerais juste un peu plus de transparence quand même....<br /> <br /> <br />
O
<br /> Je t'ai taguée :)<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Je viens de voir ça ! J'essaie de répondre à ce tag dans la semaine ! <br /> <br /> <br />
A
<br /> Et quand on sait que l'assassin royal de Robin Hobbs compte 7 tomes en VO, et 13 en VF.... (en gros, je ne les ai pas lus, mais ai eu une grande discussion sur le sujet avec des copines) Quand on<br /> veut faire de l'argent...<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> ouais.... ça fait réfléchir aussi !! <br /> <br /> <br />
Y
<br /> il y a un précédent célèbre (enfin pour moi petite lectrice pas si douée en anglais et certes pas tradutrice) c'est les quatre fille du docteur march, traduction étrange de Little women ou non<br /> seulement le premier traducteur en français l'a publié en le signant (si!), a changé la fin (jo épouse lawrence c'est ennuyeux pour la suite car il y a une suite), a changé la profession du père<br /> (pas docteur, aumonier), une grande partie du vocabulaire en rapport avec Jo (trop libre, masculine, indépendante) - enfin entre autre... bon en même temps, c'était il y a un siècle mais quand<br /> même...<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Noooooooon???? J'ai lu Les Quatre filles du docteur March en français une fois quand j'étais jeune et depuis, je l'ai relu en anglais uniquement. Mais là, j'hallucine !!!!! Des changements pareils,<br /> c'était dans une éditions pour enfants, ou dans une édition dite "classique"?<br /> Je n'en reviens pas....<br /> <br /> <br />