Tatiana et Alexandre – Paullina Simons
Pour mon billet sur le premier tome de la trilogie, Tatiana, c’est là…
New York, 1943. Tatiana débarque de sa Russie natale, brisée par la guerre qui lui a arraché Alexandre, le père de son fils et l'homme de sa vie. Sans le petit Anthony, Tatiana n'aurait sans doute pas survécu à l'annonce de la mort d'Alexandre. Pour leur enfant, elle décide de se battre et d'entreprendre ce voyage vers une liberté sans bonheur. Et puis, dans le secret de son cœur subsiste le fol espoir qu'un jour, quelque part, elle retrouvera Alexandre. Alors quand elle apprend qu'il est toujours en vie, croupissant dans un camp soviétique, la jeune femme n'a plus qu'un but : sauver son amour. Même si, pour y parvenir, il faut laisser Anthony à New York et retourner se jeter dans la gueule du loup...
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Je serais complètement honnête avec vous chers lecteurs. Bien que j’aime vraiment beaucoup ce deuxième tome de la trilogie, pour beaucoup de raisons, il n’est pas pour moi le coup de cœur qu’a été, et qu’est toujours, Tatiana. Il ne fait pas battre mon cœur comme le fait Tatiana. Il ne suscite pas en moi les mêmes émotions. Mais je l'aime quand même d'amour.
Attention, spoilers.
Lorsque nous avons refermé la dernière page de Tatiana, nous avons laissé Tatiana en pleine fuite de la Russie, persuadée de la mort d’Alexandre.
Le deuxième tome reprend à peine plus loin. Tatiana a réussi à gagner les Etats-Unis, en embarquant clandestinement sur un navire à Helsinki. Enceinte jusqu’aux yeux du bébé d’Alexandre. Désespérée, tuberculeuse et souffrant d’une pneumonie.
En parallèle, le lecteur apprend ce qui est arrivé exactement à Alexandre, lorsque les hommes du NKGB sont venus le chercher…
Tatiana a mis au monde un fils. Un petit bout de chou qu’elle a choisi d’appeler du même nom que son père : Anthony Alexander Barrington. Elle va essayer de survivre pour lui. Et puis, un jour, quelque chose lui laisse croire qu’Alexandre n’est pas mort. Qu’il est peut-être quelque part en Russie, qu’il souffre, qu’il l’attend. Et elle décide d’aller le chercher.
Le roman entier alterne entre la vie de Tatiana et la vie d’Alexandre. On suit leurs souffrances, leurs peurs, leur désespoir. Et leur besoin de s’accrocher à un espoir, aussi mince soit-il.
J’ai vraiment aimé ce second tome, même s’il ne vient pas détrôner Tatiana. Sauf que la fin de Tatiana appelait une suite, inévitablement, car non seulement il laissait les héros dans une situation dramatique, mais en plus, il ne dévoilait rien du passé d’Alexandre. Ou si peu. Tatiana et Alexandre explore un peu plus son histoire et celle de ses parents. On y apprend le pourquoi du comment de ce qui fait qu’un jour, il a traversé la rue et s’est enchaîné à Tatiana pour la vie. Et c’est extrêmement intéressant.
D’un point de vue historique, ce roman nous explique les camps de concentration, les bataillons disciplinaires. Comment la guerre a fini par être perdue par Hitler. Comment les armées soviétiques ont été traitées par la Russie une fois la guerre finie. Le travail de la Croix Rouge Internationale dans les camps de prisonniers. Les centaines d’immigrants en Amérique, fuyant à tout prix leur pays en guerre et complètement dévasté. Des aspects dont on ne parle jamais dans les livres d’histoire. Des choses moches. La vie des soldats sur les champs de bataille, en première ligne. La douleur de devoir enterrer tous leurs camarades d’arme. Des images bouleversantes, il est vrai. On y apprend aussi comment beaucoup de communistes ont quitté l’Amérique pour vivre leur rêve en Russie et combien le réveil fut difficile une fois là-bas.
En résumé donc, j’ai aimé cette suite. Vraiment. Autant pour l’histoire de Tatiana et d'Alexandre que pour les enseignements historiques qu’elle m’a apportés. Une suite que je qualifierais presque d’indispensable, puisqu’elle répond à beaucoup de questions. Je ne pense pas que l’on puisse lire Tatiana sans lire Tatiana et Alexandre. Même si le lecteur ne se trouvera pas autant bouleversé par le second qu’il l’a été par le premier.
Tatiana and Alexander / The Bridge to Holy Cross
Tatiana et Alexandre
(je ne sais pas pourquoi, mais j'ai trouvé deux titres en anglais... j'ai ce roman en traduction et dans mon édition, on indique que le roman original s'appelle The Bridge to Holy Cross, mais partout ailleurs, je trouve Tatiana and Alexander... encore un point qui me laisse perplexe)
Paullina Simons
Robert Lafond
4,5 /5