The Bell Jar (La cloche de détresse) – Sylvia Plath
La quatrième de couverture de mon edition me semble parler d’une toute autre histoire, je ne crois pas que l’éditeur et moi ayons eu la même approche du livre alors j’ai decidé de ne pas la mettre…
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J’avais repéré ce roman chez Lilly, qui a toujours le dont de me donner envie de lire des livres qui pourtant ne sont pas pour moi. Je l’ai donc acheté, un peu anxieuse quand même, parce que bon, ce n’est pas tellement vers des livres aussi difficiles que je me tourne habituellement… Quand Dominique m’a proposé une lecture commune, je me suis dit que c’était le bon prétexte pour le lire, puisque j’en reculais la lecture tout le temps. Il me fallait cette influence externe pour m’y mettre vraiment.
Ce fut, comme je m’y attendais, une lecture difficile. Non pas que je n’ai pas aimé ce roman, ce n’est pas ça. Mais c’est réellement un livre qui n’est pas pour moi. Trop oppressant, peut-être. Sûrement, même.
Dans ce roman, nous assistons à la lente et triste descente aux enfers d’une jeune femme, jusqu’à la folie, la dépression, les tentatives de suicides. Raconté à la première personne, nous suivons le parcours d’Esther, qui, entre deux années d’étude, a gagné le droit de travailler pour un journal new-yorkais. Pour elle qui n’était jamais sortie de sa Nouvelle-Angleterre, cette expérience sera le début de la fin. Elle réalisera que finalement, elle n’est rien. Ni particulièrement intelligente, ni particulièrement douée, elle se demande où va sa vie. Et ce questionnement la conduira à la dépression. Elle ne dort plus, elle ne mange plus, elle ne lit plus, elle qui voulait être poète. Sa mère, désireuse de la soigner, l’emmène voir un psy. Électrochoc, internement, rien ne lui sera épargné, sauf que rien ne pourra la guérir vraiment, malgré les apparences… et lentement, inexorablement, elle nous fait comprendre qu’il n’y aura pour elle pas d’autre fin possible. Sa fascination presque scientifique pour le suicide et les avantages et les inconvénients des diverses méthodes, à laquelle s’ajoute quelques tentatives ratées, est bien claire pour le lecteur.
C’est un livre difficile. Je suis restée extérieure, je n’ai pas eu d’autre choix. Je me suis volontairement empêchée d’entrer dedans vraiment, pour pouvoir en ressortir indemne. On sent, de la façon dont la dépression est décrite, que l’auteur parle en toute connaissance de cause. Comment sinon expliquer cette précision dans les sentiments, dans les peurs, dans les idées ? Comment expliquer que ces propos semblent si vrais ? Et quand on sait que l’auteur s’est donné la mort peu de temps après la publication de ce livre, on ne peut plus douter de la part autobiographique du roman. Et c’est ce qui fait le plus mal, en fait, c’est de se dire que ce n’est peut-être pas que de la fiction et que des jeunes filles telles qu’Esther peuvent réellement perdre la foi en la vie et perdre la raison aussi facilement, qu’elles peuvent se briser aussi facilement, que nous pouvons nous briser aussi facilement. Ce parcours d’Esther, n’importe qui peut le vivre. Moi, vous…
Une lecture difficile, coup de poing. Je ne peux pas dire que j’ai aimé, mais je ne pas dire le contraire non plus… je ne sais pas si je dois le conseiller. C’est à vous de voir, chers lecteurs, si vous vous sentez assez fort pour lire ce roman…
(titre original) The Bell Jar
(traduction) La cloche de détresse
Sylivia Plath
4/5
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Ce roman a été lu dans le cadre du défi Objectif PAL et en lecture commune avec Dominique.
Ce roman entre aussi dans le cadre du défi Lire en VO!