The Next Always – Nora Roberts
The historic hotel in BoonsBoro, Maryland, has endured war and peace, changing hands, even rumored hauntings. Now it's getting a major facelift from the Montgomery brothers and their eccentric mother. As the architect of the family, Beckett's social life consists mostly of talking shop over pizza and beer. But there's another project he's got his eye on: the girl he's been waiting to kiss since he was fifteen...
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Mon histoire avec Nora Roberts remonte à bien longtemps. À l’époque, j’étais ado, je venais de m’inscrire au club F*** Loisirs et un des premiers romans que j’ai commandé, c’est Une femme dans la tourmente (Homeport). Ça a été un tel coup de cœur que par la suite, en fonction de mes finances, j’ai essayé de me procurer tous ses romans, au fur et à mesure que je les trouvais dans les petites librairies de ma campagne (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, avant l’ère amaz**). Souvent, j’ai été enchantée, quelque fois un peu tiède, très rarement (mais c’est arrivé) totalement déçue. Mais jamais aucun livre n’a détrôné Homeport dans mon cœur et je le relisais, encore et encore. Puis, j’ai découvert Three Fates. Et là, j’ai retrouvé Nora telle que je l’avais aimé dans Homeport, mais dans une histoire qui allait romantisme, aventure et mythologie. J’avais enfin mon nouveau coup de cœur. Celui-ci aussi, je l’ai lu et relu, encore et encore. Et depuis, aucun autre roman d’elle n’est arrivé à la cheville de ces deux coups de cœur.
Et puis, est venue Chi-Chi. On cherchait des romans à lire ensemble, pour couiner un peu, et elle m’a proposé The Next Always, le dernier né de Nora, premier tome d’une trilogie (ce qui est devenu la marque de fabrique de Nora), The Inn BoonsBoro. Je fais confiance à Chi-Chi les yeux fermés, j’ai donc dit oui et quelques semaines plus tard, nous nous lancions dans une nouvelle LC. Après la déception d’Ian MacKenzie, nous attendions beaucoup de cette lecture…
Après une telle mise en place de la situation, j’imagine, chers lecteurs, que vous attendez, le cœur battant à tout rompre, de savoir si The Next Always a été le roman qui a détrôné Homeport et Three Fates, si ce roman a su provoquer chez moi les papillons dans le ventre et la fébrilité que l’on espérait, si la poésie de ses mots, la tendresse des relations que l’on y retrouve et les prémisses d’une trilogie captivante ont suffi à m’accrocher, moi, la lectrice au cœur tout mou. Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps…. Non, tout cela n’aura pas suffi. Ni le talent de Nora, ni la sexytude de Beckett, ni la présence fantomatique d’une Lizzie n’auront déclenché chez moi les papillons et les battements de cœur frénétiques. À la rigueur, la relation nouée entre Beckett et les trois petits garçons de Clare m’a séduite, limite émue. Je les ai trouvé cute et j’avoue que j’ai aimé voir Beckett tomber amoureux (en tout bien tout honneur, évidemment, on parle d’un roman de Nora Roberts, là) des enfants de Clare…
Toutefois, ces quelques éléments n’ont pas suffit à faire de ce livre une lecture inoubliable et emballante. Tout au plus, une lecture sympathique et divertissante…
Mais reprenons depuis le début et pitchons, puisque tel le veut la règle de la rédaction d’un billet digne de ce nom.
Beckett, architecte d’une trentaine d’année, aime depuis toujours Clare. Mais Clare a épousé Clint. Clare a quitté Boonsboro avec Clint, militaire de carrière, pour le suivre dans ses déplacements. Clare a eu des enfants avec Clint, trois garçons. Et Clare est devenue veuve quand l’Iraq lui a pris son mari, alors qu'elle était enceinte du troisième. Suite à ce veuvage, Clare a décidé de revenir vivre près de ses parents, à BoonsBoro, où elle a ouvert une librairie. C’était il y a six ans.
Aujourd’hui, Clare est une maman débordée, une femme d’affaires dont le commerce marche bien et une femme, tout court, prête à s’engager dans une relation. Et elle se rend compte, finalement, qu’elle n’est pas insensible au charme de Beckett. Oh, n’oublions pas ses deux amies, Avery, qui tient le commerce d’à côté, et Hope, qui envisage de revenir dans la région.
Beckett, lui, a entrepris de rénover, avec ses deux frères, Ryder et Owen (vous voyez les prémisses de la trilogie, là ??), et leur mère, Justine, un ancien Bed and Breakfast. La famille a racheté le bâtiment et s’est lancé dans un « makeover » total, avec la ferme intention d’en faire un B&B de luxe… Dans ce bâtiment, un fantôme, celui d’une femme, que Beckett a surnommée Lizzie…
Entre ces deux là, les relations ne sont pas toujours faciles. Elle est débordée, il n’a jamais le temps. Elle est farouchement indépendante, il ne souhaite que la protéger. Il aime ses enfants. Elle aussi, ça tombe bien. Les soirées en amoureux sont rares, sporadiques, même, et souvent décommandées à la dernière minute. On assiste plus souvent à des soirées « entre hommes » (comprendre, Beckett et les enfants) qu’à des soirées en couple.
Dans une atmosphère tellement typique si l’on ne m’avait pas dit que je lisais un Nora Roberts, j’aurais tout de même deviné, les relations vont se tisser, le trio de couples va s’ébaucher, la trilogie va se dessiner, autour de Inn Boonsboro. Mais attention, un méchant rôde…
Dire que je n’ai pas aimé serait vous mentir. Je n’ai pas boudé mon plaisir, car malgré ses défauts, le roman reste tout de même plaisant à lire. Il pêche à plusieurs endroits (la relation de couple entre Beckett et Clare, le fantôme, même les scènes de câlins sont typiques de Nora, toutes en poésie et en paraphrases), mais reste tout de même plutôt agréable à lire. Toutefois, c’est loin d’être une lecture inoubliable. La fin est expédiée, à mon sens, et l’élément perturbateur n’en est pas réellement un (j’ai vu bien pire chez Nora, ici, c’est plutôt léger). Beckett et Clare n’ont pas vraiment le loisir de se découvrir réellement et si l’ambiance intimiste d’une petite ville où tout le monde se connaît est très agréable, elle relève tout de même résolument du monde des Bisounours. On n’y connait ni les difficultés financières, ni la crise. Et même dans une petite ville, les commerces marginaux tels que les boutiques d’art et d’artisanat rencontrent beaucoup de succès. (je sais, je chipotte, alors que pour rien au monde je ne voudrais lire une histoire dans laquelle les personnages sont à la rue, en hiver, et font la file aux restos du coeur... j'ai besoin d'un minimum de rose bonbon, quand même)
Les personnages sont typiques de Nora Roberts. La famille passe avant tout, les trois frères et leur mère sont soudés. Les trois frères sont beaux, musclés, talentueux et formidables, malgré leurs défauts. Les femmes sont des femmes d’affaires qui ont le vent en poupe, qui ne connaissent pas les difficultés financières, accomplies et magnifiques, of course.
Le petit plus de l’histoire, tout de même, soyons honnête… les noms des chambres, choisi en hommage aux couples célèbres de la littérature : Darcy et Lizzie (Pride and Prejudice), Percy et Marguerite (The Scarlet Pimpernel), Nick et Nora (The Thin Man), Jane et Rochester (Jane Eyre), Titania et Oberon (A Midsummer night’s dream), Eve and Roarke (In Death series), Westley et Buttercup (The Princess Bride)… Avouez que vous aimeriez bien dormir dans une chambre Darcy et Lizzie, hein?
Le tout concoure donc à créer une histoire agréable, bien qu’assez peu ancrée dans la vraie réalité, un roman typique, confortable, qui ne sort pas des sentiers battus. Que l’on dit sans déplaisir, avec plaisir même souvent, mais qui ne laissera pas une trace indélébile. Ryan, tu restes le gentleman cambrioleur qui aura ravi mon cœur ! (Malachi, ne sois pas jaloux, je t’aime aussi !)
L’avis, assez semblable, de ma consoeur de lecture, Chi-Chi.
(Titre original) The Next Always – The Inn Boonsboro T1
Nora Roberts