La princesse Ligovskoï – Michel Lermontov
Georges et Vièrotchka se sont aimés, puis se sont perdus de vue. Lorsqu'ils se retrouvent quelques années plus tard, à Saint-Pétersbourg, il est devenu un jeune officier de la Garde, cynique et un peu cruel ; elle est mariée avec le vieux Prince Ligovskoï. Bien sûr, leurs sentiments ne tardent pas à renaître... Roman inachevé, La Princesse Ligovskoï nous offre une admirable peinture psychologique de deux jeunes mondains, ainsi qu'une brillante évocation du Saint-Pétersbourg de 1830.
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Nouvelle découverte dans le cadre de mon défi Une année en Russie et quelle découverte, chers lecteurs ! Un auteur dont je n’avais jamais entendu parler avant… c’était pour découvrir et parce que la quatrième de couverture m’inspirait que j’ai pris ce lire au salon du livre… et ma foi, j’ai été là bien inspirée ! C’est un petit bijou !
Première chose à dire, chers lecteurs, c’est qu’il s’agit d’un roman inachevé, en fait, alors si vous êtes allergiques aux histoires qui n’ont pas de fin, passez votre chemin, parce que vraiment, le roman s’interrompt bien loin avant que le nœud soit dénoué !
Maintenant que cela est dit, passons au contenu. Je n’ai finalement pas grand-chose à rajouter au résumé de la quatrième de couverture… l’histoire est un tantinet plus complexe que cela, puisqu’elle met en scène également une jeune fille éconduite, un fonctionnaire offensé et assoiffé de vengeance… mais sinon, c’est pas mal ça. Un jeune homme, qui tombe amoureux d’une jeune femme, il devient militaire et part en campagne. Quand il revient, elle est mariée à un vieux prince… amer et désabusé, il encaisse. Mais quand il se retrouve face à elle, ses sentiments refont surface… elle semble ne pas l’avoir oublié, pourtant… une histoire pareille, on brûle d’envie d’en connaître le dénouement ! Surtout qu’au vu du ton particulièrement moqueur et ironique employé par l’auteur dans ce roman, on peut s’attendre à un retournement de situation, ou à une fin inattendue… sauf qu’on ne le saura jamais. En attendant, le lecteur peut tout de même se délecter d’un début de roman des plus prometteurs. Sur le ton de la plaisanterie et de l’humour, l’auteur porte en effet un regard assez critique sur la bonne société pétersbourgeoise dans les années 1830, en expliquant d’une manière très amusante qu’on parlait presque mieux français que russe à l’époque ou qu’il ne faut jamais tomber amoureux d’une jeune fille qui a une servante repoussante (conclusion appuyée d’une démonstration magistrale sur les raisons de ce conseil). Je ne sait comment vous l’expliquer mieux que cela, mais on s’amuse vraiment beaucoup en lisant ce roman, chers lecteurs, c’est un véritable concentré d’humour !
Un petit mot sur les notes du traducteur, qui apportent des renseignements explicitant les références faites par l’auteur dans lesquelles l’ironie des propos aurait pu nous échapper (comme le fait d’appeler sa femme de 50 ans par un petit diminutif affectueux qu’on réserve aux toutes jeunes femmes, ou expliciter à quel régiment appartient un costume…). Et je vous avouerais que j’ai appris quelques mots aussi, en lisant cette traduction, quelques mots français, bien entendu, pas russes…
J’ai vraiment accroché au roman dès les premières pages, ce qui m’a bien surprise parce que j’avais comme un gros préjugé, chers lecteurs, je pensais que les auteurs russes étaient bien moins drôles que cela. On ne m’y reprendra plus et ce serait avec plaisir que je lirais le reste de l’œuvre de Lermontov, dont, apparemment, les romans sont plutôt difficiles à trouver…
Une très très belle découverte donc, chers lecteurs, que je vous recommande vraiment très très chaudement !!
La princesse Ligovskoï
Michel Lermontov
4 /5
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Ce roman entre dans le cadre du défi Une année en Russie
Et aussi dans le Challenge Folio 2 euros.