Les Vies d’Emily Pearl – Cecile Ladjali

Chers lecteurs, je ne sais pas bien ce que je vais vous dire sur ce livre. Le mieux serait encore de commencer par le commencement et de remercier Uncoindeblog, grâce à qui, par le truchement de Karine :), j’ai pu lire ce livre que je souhaitais lire depuis des lustres (depuis le billet de Lilly, à vrai dire…). Bon, maintenant que je l’ai lu, je suis au moins satisfaite.
La question qui se pose, c’est est-ce que j’ai aimé ? Je dirais non pas que j’ai aimé, mais que j’ai bien aimé. Ce qui est en soi un peu décevant parce que je m’attendais plutôt à beaucoup aimer. Mais il faut reconnaître aussi, chers lecteurs, que je ne m’attendais pas non plus à ce que j’ai lu. Mon imagination, allez savoir pourquoi, s’était faite à l’idée de lire un livre du style de Jane Eyre (où ai-je pu pêcher une idée pareille, je vous le demande !!). Sauf qu’en l’occurrence, ce n’est pas du tout le cas. Loin de là, même !
Mais j’ai quand même bien aimé. Ce livre est le journal intime d’une jeune fille, préceptrice chez un lord de la région, dont le fils, Terrence, est atteint d’une difformité de la tête due à l’utilisation des forceps à sa naissance et qui raccourcit sérieusement son espérance de vie. La jeune fille, Emily Pearl, est donc chargée d’enseigner à Terrence les impératifs (calcul, botanique, lecture…). Elle se prend vite d’affection pour lui, mais elle rêve à autre chose, à une vie plus exaltante. Elle se sent enfermée dans sa vie actuelle. Elle rêve à la vie de sa sœur, partie pour l’Amérique et qui, après moultes difficultés, finit par trouver une vie qui lui convient (même si cette vie connaîtra bon nombre de… rebondissements). Ses rêves, elles les consignent dans son cahier, témoins de ses moindres pensées, aussi horribles soient-elles, de sa vie, insipide, auprès de Terrence et de son père, Lord Auskin, de ses désillusions, de ses tentatives de mettre un peu de piment dans sa vie et des conséquences que cela peut avoir.
Ce qui m’a plu dans ce roman, c’est la manière dont est représentée la vie des jeunes filles à la fin du XIXè siècle dans la campagne anglaise. Elles n’avaient aucun pouvoir sur leur vie, si ce n’est celui de s’enfuir loin. Elles devaient obéissance, d’abord à leurs parents, puis à leur employeur, leur mari, etc. il y avait toujours une autorité supérieure pour les empêcher de mener la vie qu’elles veulent. Emily ne veut que s’échapper de cette vie, vivre autre chose.
J’ai bien aimé aussi que l’auteur aborde le thème de la calomnie et la foi accordée aux simples propos d’une personne. Il semble qu’à l’époque, personne ne se soucie tellement de cette chose aussi futile qu’est la vérité et donc il suffit qu’une personne qui passe pour digne de confiance dénonce une autre personne pour que le monde entier (au moins la maisonnée) soit convaincue de la culpabilité de ladite personne. Je trouve ça horrible ! Et c’est assez bien traité dans le roman…
Il y a d’autres éléments du roman qui m’ont plu, bien entendu, mais vous les décrire m’obligerait à vous en dire beaucoup trop et il est des choses qu’il vaut mieux découvrir par soi-même…
Mais alors, vous dites-vous, puisque tant de choses me plaisent dans ce roman, pourquoi cette réserve ? Je ne sais pas. Je ne suis juste pas complètement entrée dans le livre, je n’ai pas réussi à m’identifier aux personnages, ni à les trouver sympathiques (sauf Terrence, dont les réflexions et la maturité m’ont beaucoup touchée). J’avoue aussi avoir eu du mal à accrocher au style, ce journal sans entrées définies, sans marques de dialogue, comme si l’on écrivait au kilomètre, au fil de la plume. C’est quelque chose à quoi j’ai généralement du mal à accrocher. En bref, mon plaisir de lecture, comme dirait Karine, a été trop léger pour dire que j’ai vraiment aimé ce livre. Ce fut une lecture juste agréable, sans plus, mais c’est déjà ça, non ??
Les Vies d’Emily Pearl
Cécile Ladjali
Acte Sud, 190 pages