La merveilleuse histoire de Tristan et Iseut restituée par André Mary

Publié le par Pimpi

Tristan.jpg 

 

« Ami Tristan, … quand je vous vois mort, je n’ai plus de raisons de vivre. Vous êtes mort pour mon amour, et je meurs de tendresse et du regret de n’avoir pu vous secourir. Ami, ami, je n’aurais plus jamais soulas, confort, joie et santé. Maudite soit cette tempête qui me fit demeurer en mer ! Si je fusse venue à temps, je vous eusse rendu la vie et vous eusse rappelé nos aventures, nos joies et nos peines, tout ce qui fut notre étrange destinée. Puisque je n’ai pu vous rappeler à la vie, qu’au moins je vous rejoigne dans la mort, que j’ai confort avec vous, comme autrefois, du même breuvage. »

 

*****************************

 

Je vous le disais il y a peu, je me sens d’humeur arthurienne ces temps-ci. Quoi de plus normal donc que de lire Tristan et Iseult, que ma maman m’a gentiment sorti de ma bibliothèque française pour lui faire traverser l’océan afin de rejoindre la bibliothèque canadienne ? Rien, nous sommes donc d’accord.

 

Il s’agit d’une relecture. Je n’en étais plus très sûre, mais en tournant les pages, je me suis souvenue de certains passages, de certaines formulations, qui ne venaient clairement pas de la réécriture par Nancy MacKenzie que j’ai lu voilà quelques années…

 

Deux mots de l’histoire…

Alors qu’il ramenait Iseult vers le Roi Marc pour que celui-ci l’épouse, Tristan boit par mégarde la potion préparée pour le Roi Marc. Cette potion fait naître chez celui qui la boit le sentiment amoureux pendant trois ans. Iseult devait faire boire Marc et boire elle-même de cette potion, mais hélas, ce fut Tristan et Iseult qui burent et tombèrent amoureux… incapable de résister au désir qui les pousse l’un vers l’autre, ils devront user de toutes les ruses et de tous les stratagèmes pour cacher leur liaison au Roi Marc, allant jusqu’à s’enfuir ensemble…

Trois ans plus tard, lorsque les effets de la potion s’estompèrent, Iseult alla implorer le pardon du roi (en racontant de gros mensonge par la même occasion) et Tristan s’exila et fini par épouser une autre femme, qui portait le même nom qu’Iseult… mais ni l’un ni l’autre n’oublia jamais l’amour qu’ils ressentirent l’un pour l’autre et sur son lit de mort, c’est Iseult que Tristan demanda à voir… une méprise entraîna sa mort avant qu’il n’ait pu revoir sa bien-aimée, qui se suicida dans la foulée, terrassée par le chagrin…

 

La merveilleuse histoire de Tristan et Iseult est vraiment merveilleuse, tragique et belle. Amoureux malgré eux, condamnés au secret pour le reste de leurs jours, Ils ne pouvaient profiter de leur vie ensemble et aucune issue heureuse n’était possible pour eux. Une histoire tragique et tellement belle que l’on ne peut s’empêcher de frissonner et d’avoir mal au cœur pour eux…

 

Malheureusement, malgré la beauté de l’histoire, cette fois, la magie a plus ou moins bien fonctionné. L’histoire est loin d’être en cause, bien sûr, je mets plutôt cela sur le compte des petits soucis personnels que j’ai eu lorsque je lisais ce roman. Lire un roman médiéval l’esprit préoccupé n’est pas réellement la meilleure manière de le savourer…

 

Pourtant, j’aime l’histoire de Tristan et Iseult, la fatalité de leur amour, le désir qu’ils ressentent bien malgré eux, et qui finalement, durera bien après que la potion a arrêté de faire effet… J’aime les récits de chevalerie, l’amour courtois (quoi que… ils ont quand même largement consommé, donc peut-on encore parler d’amour courtois ?), les récits d’honneur et de gloire.

 

Cette version que j’ai lue a été retransposée dans les années 1940 par un certain André Mary. Cet homme a fait l’effort d’opter pour une stylistique qui se rapproche beaucoup de ce que j’ai pu lire chez Chrétien de Troyes, par exemple, ce qui donne au texte un délicieux aspect authentique qui sonne bon le Moyen-âge.

 

Un beau texte, une histoire intemporelle que l’on connaît tous, d’une manière ou d’une autre. À lire à tête reposée, c’est mon conseil personnel…

 

 

Tristan(Titre original) Tristan et Iseult

Texte restitué par André Mary sur la base du texte de Thomas…

Publié dans Classiques d'hier

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> <br /> Ce texte n'est pas évident à lire, mais l'histoire est effectivement magnifique !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Tout à fait d'accord, en français "ancien-mais-moderne", ça coule moins qu'un roman contemporain, mais c'est sûr que ça vaut la peine de s'accrocher!<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Oh la boulette, c'est là que je me rends compte que je ne l'ai pas envoyée à Karine... M'enfin je crois qu'elle n'en a pas eu besoin. Je vais quand-même réparer mon oubli, mieux vaut tard que<br /> jamais !!! Bref, du coup oui j'ai la réponse à ma question, j'avais zappé ça ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Pas grave, je l'ai envoyé à Karine directement, ma PAL! :)<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Tu as une liste de ta PAL quelque part ? Comme ça la prochaine fois qu'on aura envie de lire la même chose, on pourra peut-être se caler ensemble !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Eh bien en fait, oui, j'ai une PAL quelque part, mais pas sur mon blog... sur mon ordi! Il faudrait que je la mette sur mon blog, tiens...<br /> <br /> <br /> Tu dois l'avoir en revanche, ma PAL, en fichier, avec le swap! Je l'ai envoyée à Sandy!!!<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> J'ai très envie de découvrir cette histoire aussi !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! <br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> <br /> J'ai lu la version de Pierre Dalle Nogare et je crois que c'est un des seuls livres qui a réussi à me donner la migraine...Cependant pourquoi pas lire une autre version pour comparer !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Il t'a donné la migraine? à cause de la langue employée?<br /> <br /> <br /> <br />